Milos Zeman pose aux côtés du Premier ministre Jiri Paroubek
Dans l'actualité un peu creuse de ce mois de juillet en République tchèque, la rencontre entre un ancien Premier ministre et celui qui dirige actuellement le gouvernement ne pouvait passer inaperçue. Mais lorsqu'il s'agit en plus de Milos Zeman, l'un des personnages incontournables de la scène politique tchèque post-communiste, qui a passé un week-end entier dans la résidence secondaire de Jiri Paroubek, les Tchèques ont droit à un récit détaillé et même à des photos en une de leurs quotidiens préférés.
Cela dit, même si la forme est plutôt comique, sur le fond, pour ceux qui s'intéressent de près à la politique intérieure tchèque en général et à la politique intérieur du Parti social-démocrate (CSSD) en particulier, la rencontre peut être considérée comme une rencontre « au sommet ». D'abord parce que Milos Zeman, officiellement retiré de la vie politique, reste un personnage très influent au sein de ce parti, ensuite parce qu'elle entre dans le cadre de la stratégie du nouveau Premier ministre tchèque qui consiste à réunir toutes les forces nécessaires avant d'entamer la prochaine campagne électorale pour les életions législatives.
Et pour l'instant, force est de constater que Jiri Paroubek s'en sort plutôt bien, lui qui avait pris les commandes du gouvernement au moment où le CSSD semblait à bout de souffle, laminé par la chute vertigineuse de son jeune poulain, Stanislav Gross. En tout cas, il est le premier des successeurs de Milos Zeman à obtenir son soutien, un soutien que ce dernier avait refusé à Vladimir Spidla et à Stanislav Gross, les deux derniers chefs de la coalition gouvernementale sous sa forme actuelle. Et c'est bien la principale chose à retenir de cette rencontre : Milos Zeman soutient Paroubek et espère que ce sera lui qui prendra la présidence du parti à l'automne prochain, une présidence toujours assurée par Stanislav Gross, devenu invisible ces derniers temps.« Cette rencontre est un grand pas vers une paix retrouvée au sein du parti », indiquait dimanche un ministre social-démocrate. Une paix qu'était entre autres venu troubler l'échec cuisant de Zeman aux dernières présidentielles en 2003, lorsqu'il n'avait pu obtenir le soutien de tous les parlementaires sociaux-démocrates. Certains analystes avancent d'ailleurs que l'ancien Premier ministre n'a pas définitivement renoncé à la magistrature suprême, et que cette « paix retrouvée » pourrait servir également ses intérêts personnels.