Min Zin, démocrate birman : "Václav Havel est un héros, la République tchèque un modèle"
Dans le cadre du festival de films documentaires sur les droits de l’homme, Jeden svět, était organisé mercredi au ministère tchèque des Affaires étrangères un forum intitulé « Dissidents et Liberté ». Autour de Václav Havel, des dissidents de plusieurs régimes totalitaires sont venus parler de leur expérience et de leur pays respectif.
« Mon expérience et l’expérience de mes amis ici, avec la Charte 77 et autres groupes de défense des droits de l’homme, m’a appris qu’on ne pouvait pas calculer. Il se peut qu’après des années d’efforts on parvienne à un happy end, mais il se peut aussi qu’il n’y ait pas de happy end, qu’il n’y ait que souffrance, misère, avec une persécution de plus en plus dure. L’important, selon moi, c’est d’agir parce qu’on pense faire quelque chose de bien, en accord avec sa conscience. Evidemment, si cette action se termine bien avec des changements sociaux alors c’est formidable. Mais nous aurions eu du mal à parvenir à quoi que ce soit si nous nous étions demandé s'il y avait un espoir de faire changer rapidement les choses et de provoquer des changements dans la société. »
Et Václav Havel d'appeler à la création d'une union internationale de dissidents qui jouerait le rôle de veille pour le respect des droits de l'Homme, une union qui pourrait s'appeler "Le monde contre la violence".
A côté de l’ex-président Havel, Min Zin, jeune journaliste birman et militant démocrate, qui travaille pour la rédaction birmane de Radio Free Asia. Il a tenu à souligner l’importance de ce genre de rencontres et le rôle joué par Prague en faveur de la démocratie dans son pays.
« Pour le peuple birman, autant pour les minorités ethniques que pour ceux qui luttent pour la démocratie, Václav Havel est un héros, et la République tchèque un modèle. C’est la raison pour laquelle votre soutien, votre aide et votre solidarité sont aussi importants pour nous. Avant de venir ici, j’ai consulté beaucoup de monde pour savoir quel message apporter ici. Ce sera le même que celui formulé par Aung San Suu Kyi : ‘S’il vous plaît, utilisez votre liberté pour promouvoir la notre’ ».
Rappelons que le prix Homo Homini remis chaque année en marge du festival One World a été attibué à trois militantes birmanes, Su Su Nway, Phyu Phyu Thin, et Nilar Thein. Trois femmes qui ont participé au récent mouvement démocratique dans leur pays et qui, parce qu’elles sont obligées de se cacher, n’ont pu se rendre à Prague.