Mon coin de Prague : Újezd

Újezd, photo: ŠJů, CC BY-SA 3.0 Unported
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Dernier jour de l’été – dernier épisode aujourd’hui de la mythique série d’été de Radio Prague que seul l'automne a réussi à endiguer. Trente épisodes en tout, trente coins de Prague aimés par trente Pragois d’une dizaine de nationalités différentes. Pour ce dernier chapitre de cette série estivale 2015 nous retournons au centre de la capitale tchèque, près de la station de tramway Újezd, en compagnie de Michel Fleischmann, président de la filiale tchèque du groupe Lagardère depuis son retour dans son pays natale après la révolution de velours. Et on commence ce petit tour du quartier sur les marches du monument érigé à cet endroit en hommage aux victimes du régime communiste tchécoslovaque.

Le monument dédié aux victimes du régime communiste tchécoslovaque,  photo: Kristýna Maková
« Ce monument est un monument dédié aux morts, aux émigrés, et à ceux emprisonnés par le régime communiste depuis 1948. Au départ des marches, le personnage est entier et peu à peu il perd des morceaux de son corps comme s’il perdait de son identité – c’est ce qu’a essayé de faire le régime communiste avec la population tchécoslovaque. »

Cela vous semble pertinent ?

« Je pense que c’est un monument très pertinent, très parlant. Ce monument a déjà quelques années et de ce que je peux suivre la sculpture moderne cette perte d’identité représentée par la perte de morceaux du corps est une mode actuellement. »

On est donc dans votre coin préféré de Prague ?

Újezd,  photo: ŠJů,  CC BY-SA 3.0 Unported
« En fait j’en ai deux : celui où j’ai commencé et celui où j’espère finir. Là où j’ai commencé c’est le quartier de Vrsovice, formidable terrain vague à l’époque, génial pour un gosse. Et maintenant ici à Újezd, où il est bon de vivre parce qu’on est près de tout : des théâtres, restaurants, cafés, parcs… Vraiment tout est proche – pour les enfants le lycée français ou le lycée Hellichovka, le meilleur lycée tchèque de Prague. »

Il y a aussi la proximité de l’île de Kampa, un peu une oasis parce qu’il y a quand même beaucoup de circulation à Újezd.

Kampa,  photo: Barbora Kmentová
« Kampa est le lieu de fuite devant le bruit que créé bien sûr le centre-ville. A Kampa il y a un parc et un formidable musée qui expose de l’art moderne tchèque et étranger, fondé par Meda Mladková qui continue toujours à 96 ans, comme ma mère. C’est là que je me balade et j’y passe quand je me rends à l’ambassade de France. »

C’est vrai que c’est très français comme quartier : lycée français, boucherie française, ambassade de France… C’est pour ça que vous vous êtes installé ici ?

« Non c’est par hasard, mais c’est vrai que la présence française à Újezd est importante. Beaucoup de Français habitent ici dans cette rue Zborovská, il y a une librairie française aussi un peu plus loin à 200 mètres où on achète des bouquins pour les enfants. Il y a aussi une poissonnerie ici avec des poissons amenés tous les lundis et mercredis depuis la Bretagne et ils me réveillent avec un camion qui arrive à 6h du matin sous mon balcon… »