Tout comme en 2003 et 2004, les policiers ont relevé un nombre de crimes et délits en baisse en République tchèque pour 2005. Tel est l'un des principaux constats qui ressort du rapport sur la criminalité dont les résultats ont été rendus publics, mercredi, par le ministère de l'Intérieur.
Photo: CTK
Moins de meurtres, moins de cambriolages, moins de vols de voitures ou encore moins de chantages et de menaces. Si l'on s'en fie aux statistiques, la sécurité a donc continué de s'améliorer en République tchèque en 2005, et ce pour la troisième année consécutive. En cette période de vaches maigres au niveau de l'actualité locale, ce constat rassurant se trouvait à la « une » de l'édition de jeudi du journal Mlada fronta Dnes. Le quotidien le plus vendu dans le pays titrait même que le nombre de meurtres commis avait été le plus faible de ces dix dernières années. Il est vrai qu'en l'espace d'un an, entre 2004 et 2005, le chiffre, inférieur à deux cents pour la première fois depuis la naissance de la République tchèque en 1993, a baissé de près de 20 %. Le nombre d'agressions physiques, environ 6500, a, lui aussi, diminué de 10 %. Pas forcément encore de quoi vous donner envie de vous balader le nez en l'air aux petites heures de la nuit sur la place Venceslas ou dans certains quartiers de Prague et d'autres grandes villes du pays, mais il y du mieux quand même. Il faut d'autant plus le souligner afin de contredire l'idée reçue qu'ont parfois tendance à façonner les médias étrangers sur l'insécurité qui règne dans des pays d'Europe de l'Est qu'ils placent généralement tous dans le même sac. Selon la police, cette tendance positive s'explique notamment par les mesures de précaution plus importantes que prennent les victimes potentielles de vols ou de cambriolages. Par ailleurs, les systèmes de vidéo-surveillance installés dans certaines villes et financés, depuis le milieu des années 1990, par le ministère de l'Intérieur commencent à porter leurs fruits.
Le ministre de l'Intérieur Frantisek Bublan
Mais tout n'est pas rose pour autant. Au total, pas moins de 344 000 faits délictueux ont tout de même été commis l'année dernière. Surtout, près de la moitié d'entre eux (46 %) l'ont été par des récidivistes, comme le regrette le ministre de l'Intérieur, Frantisek Bublan :
« Cela veut dire qu'il existe un certain groupe de personnes dans notre société pour lesquelles les crimes et délits sont quelque chose de naturel, elles ont cela dans le sang pourrait-on même dire. D'une manière générale, la situation s'améliore, mais c'est vrai que ce chiffre de près de 50 % de récidivistes est un bien triste bilan et une des tendances négatives de ce rapport. Bien entendu, nous cherchons une solution pour enrayer ce phénomène et diminuer ce chiffre. Une des possibilités envisagées est, par exemple, la mise en place de tests ADN obligatoires pour les personnes condamnées. »
Tests ADN ou pas, que les touristes étrangers qui entendent se rendre en République tchèque fassent attention : dans les transports en commun pragois, de nombreuses affiches les avertissent certes du danger, mais en 2005, le nombre de vols à la tire a augmenté d'un peu plus de 13 %. Tout n'est donc pas rose, on vous le disait...