Nice : espoir ou désespoir ?
C'est avec beaucoup de questions, d'inquiétude et d'espoir que les dirigeants des candidats à l'entrée à l'Union européenne arrivent à Nice... Le jour de l'ouverture du sommet des Quinze, la presse tchèque analyse la situation actuelle et les chances de la Tchéquie et des autres grands candidats à l'adhésion. Magdalena Segertova a retenu quelques remarques intéressantes.
Les médias tchèques ne cachent pas leur pessimisme. Selon le quotidien Mlada fronta Dnes, le Premier ministre tchèque, Milos Zeman, participant ce jeudi à la conférence des pays membres de l'Union et des 13 candidats à l'entrée, n'apprendra au sud de la France aucune nouvelle information. Il devra, comme toujours, écouter des discours enthousiastes sur la décision des plus forts d'accueillir les plus faibles, mais ça sera probablement tout. Il suffit de se rappeler les propos du chef de la diplomatie française, ayant d'avance strictement refusé de donner aux candidats une promesse plus concrète. "La remarque du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, que depuis 1990, il nous reste toujours cinq ans avant de rejoindre l'UE, ne perd donc rien de son actualité", peut-on lire dans le journal...
Les Tchèques, les Polonais, les Hongrois et les autres candidats ont, semble-t-il, peu de possibilités d'influencer le processus d'élargissement. En d'autres mots, l'Europe ne nous écoute pas assez, pensent les médias tchèques. Il y a six mois, les hauts représentants des six candidats les plus forts ont demandé de dresser un plan précis. La réponse ? Des idées vagues seulement... Pas de date de la fin des négociations, de celle de l'adhésion n'en parlons pas.
De l'autre côté, la République tchèque, où les préparatifs à l'adhésion sont en sommeil, ne peut pas vraiment critiquer les autres... Avec la Pologne, qui n'a fermé, tout comme la Tchéquie, que treize chapitres de l'acquis communautaire, nous sommes à la queue. Les Polonais sont alors, eux aussi, de mauvaise humeur et reprochent à l'Allemagne, perçue comme juge numéro un de la Pologne, d'être trop sévère. Quant à la Hongrie et la Slovénie, un peu plus optimistes quand même, elles sont également prêtes à mettre les Quinze au pied du mur, quant à la date de l'adhésion tellement désirée, attendue, redoutée et discutée.