Bozena Nemcova, une femme de lettres face à la postérité
140 ans se sont écoulés, le 21 janvier, depuis la mort de Bozena Nemcova, femme de lettres et fondatrice du roman tchèque. Son chef d'oeuvre, la Grand-mère, est le livre lu et aimé par plusieurs générations de lecteurs qui n'en finissent pas de se délecter de cette peinture des moeurs à la campagne tchèque au début du 19ème siècle, de ces personnages idéalisés mais hauts en couleur et de ce style simple et expressif qui a permis à l'auteur d'évoquer son enfance heureuse. Cet ouvrage, traduit dans de nombreuses langues et porté plusieurs fois à l'écran, a éclipsé quelque peu le reste de la production littéraire de Bozena Nemcova, ses contes, ses articles pour les journaux et sa correspondance abondante qui constitue, aujourd'hui, un témoignage poignant sur cette femme qui, sur un bon nombre de points, a anticipé sur l'avenir. Au milieu du 19ème siècle, dans une société qui réduisait le rôle de la femme à la maternité et à l'obéissance, elle a osé revendiquer le droit à la liberté de l'esprit et du coeur, ce qui lui a valu la réprobation des bien-pensants. Elle est morte dans le dénuement pour être aussitôt encensée en tant que mère des écrivains tchèques. Nous allons évoquer Bozena Nemcova, ce samedi, dans la rubrique Rencontres littéraires de Radio Prague.