La Banque mondiale : au secours des pauvres
Bien que les assises du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale ne commencent, dans la capitale tchèque, que le mardi 26 septembre, l'élite financière mondiale y est déjà plus ou moins présente. Après le directeur du FMI, c'est le chef de la Banque mondiale qui a présenté, à Prague, le scénario de la conférence. Plus de détails avec Magdalena Segertova.
Rien à faire, les géants financiers internationaux ne peuvent plus fuir cette vague immense de protestations contre leurs activités. Au lieu de se noyer dans cette mer bien agitée d'antimondialistes, les banquiers ont, à Prague, mis des gilets de sauvetage et veulent se battre. Certes, comparé aux opposants à la mondialisation, campant déjà à Prague, un peu moins bruyamment - en prêtant l'oreille aux critiques, en proposant des solutions... Le directeur général du FMI, l'Allemand Horst Köhler, veut expliquer à Prague, entre autres, les avantages de la mondialisation, tels que, par exemple, la croissance économique. Et le président de la Banque mondiale, James D. Wolfensohn ? Comme annoncé à la conférence de presse de jeudi, il est prêt à intensifier le combat contre la pauvreté, mot le plus fréquemment prononcé par les adversaires des institutions financières. A part cela, selon James Wolfensohn, les ministres et gouverneurs de banques centrales se pencheront sur des problèmes financiers, commerciaux, écologiques et autres, et aussi sur l'accès des pays développés aux nouvelles technologies.
Mais revenons à la lutte contre la pauvreté, engagement pris, il y a quelques années déjà, par la Banque mondiale. L'institution de Wolfensohn arrive à Prague avec un projet ambitieux et généreux : la dette des pays pauvres, remontant à 70 milliards de dollars, pourrait être allégée considérablement. Il serait même possible de libérer les plus pauvres du total de la somme due, mais dans ce cas, la Banque mondiale serait obligée de limiter ses prêts. Dans ce contexte, l'institution appelle les pays développés à mettre aussi la main à la pâte et à ouvrir leurs marchés aux moins riches.
Une autre question brûlante à traiter aux assises : la hausse du prix du pétrole. Elle menace, de nouveau, davantage les pays pauvres, vu que les prix bas du café et du cacao, leurs articles les plus exportés, s'y ajoutent. Mais un baril à plus de 30 dollars tracasse aussi les riches, qui ne voient pas, dans ces conditions, l'avenir de l'économie mondiale en rose.