Un député qui ne se cache pas derrière son privilège
En République tchèque, l'immunité parlementaire, puisque je viens de l'évoquer, est un sujet à part. Un sujet interminable, semble-t-il, qui plane sur les bancs des députés et des sénateurs. Depuis pratiquement toute l'existence du Parlement tchèque démocratique, on discute de l'ampleur des immunités, presque illimitées, dont les élus des deux chambres jouissent aujourd'hui. Chose bizarre : bien que l'on soit unanime à constater, devant les caméras surtout, qu'il convient de réduire l'immunité, et que plusieurs projets de lois aient été déjà soumis au débat, il n'en est rien. Le chef des chrétiens-démocrates, Jan Kasal, se range ainsi parmi les rares parlementaires qui ne veulent plus jouer ce jeu. Alors qu'il risque d'être bientôt accusé d'avoir grièvement blessé une jeune femme lors d'un accident de la route, délit passible d'une peine de plusieurs années de prison, il vient de confirmer, ce lundi, qu'il est prêt à assumer sa part de responsabilité. Ce qui signifie, dans la pratique, soutenir personnellement, à la Chambre, le juge d'instruction demandant au Parlement qu'il soit dépouillé de son immunité. Jan Kasal est même allé plus loin encore en déclarant que les auteurs d'infractions au code de la route ne devraient être protégés par aucune immunité.