La culture au programme du Forum 2000
Ce mercredi se termine le Forum 2000, rencontre des intellectuels du monde entier, invités au Château de Prague par le Président Vaclav Havel. Magdalena Segertova a suivi le débat, consacré aujourd'hui au rôle de la culture dans la société mondialisée.
Les organisateurs ont voulu que la dernière journée de cette conférence soit moins formelle que les précédentes. Voilà pourquoi ils ont invité au Château des célébrités du monde de la culture, dont le musicien britannique Peter Gabriel, l'écrivain norvégien Jostein Gaarder, auteur du best-seller "Le monde à Sophie", son collègue tchèque Ivan Klima ou Wole Soyinka, le premier Africain, titulaire du Prix Nobel de littérature et grand combattant pour les droit des Nigérians.
En parlant de la mondialisation, les écrivains, musiciens et journalistes se sont mis d'accord sur un point: dans le monde global, il faut conserver une diversité de cultures, car c'est cette variété qui nous apprend à être tolérants, qui nous permet d'être libres. Pour Peter Gabriel, grand passionné de la musique ethnique et fondateur de l'organisation WOMAD (World of Music, Art and Dance), la diversité de la culture veut dire acceptation de différents styles musicaux. Peter Gabriel est -heureux d'entendre, dans les médias britanniques, des chansons interprétées dans une autre langue qu'en anglais, heureux que la chaîne MTV n'ait pas réussi à gaver le monde entier de la "nourriture américaine" et persuadé qu'en découvrant la musique ethnique, on puisse faire disparaître en soi le sentiment inné du racisme. Après avoir prononcé ces mots, il fut applaudi par toute la salle Espagnole du Château de Prague.
Les idées de Martin Porubjak, metteur en scène du Théâtre national slovaque, ont, elles aussi, plu au public. Martin Porubjak a fait une parallèle entre le rôle du théâtre sous l'ancien régime et dans la société actuelle, fondée, selon lui, sur le pouvoir arrogant de l'argent, sur la culture superficielle des masses. Hier comme aujourd'hui, les intellectuels parlent de la crise des valeurs. Hier comme aujourd'hui, il existe, en marge de la culture "officielle", de petites scènes, de petits festivals sympathiques et originaux, mettant l'accent sur l'individualité et le contact direct avec le spectateur. Ce qui est extrêmement important à présent, où la communication indirecte, à travers l'Internet et les médias, nous est sans cesse imposée.
Le Forum 2000 s'achève mercredi soir, par un discours de clôture, prononcé par Vaclav Havel.