Faut-il augmenter les impôts ?
Une des réserves que la Commission européenne a adressées à Prague dans son rapport publié tout récemment concernait les finances d'Etat. « Leur maintien à moyen terme n'est pas garanti », est-il constaté littéralement dans le document. Jan Uhlir fait le point.
Les experts de la Commission ont en vue surtout l'état des finances publiques en dehors du budget de l'Etat. Ce que leurs collègues du ministère tchèque des Finances ne font que confirmer d'ailleurs. Les prévisions de ces derniers sont même alarmantes. Si l'Etat ne réduit pas ses dépenses - disent-ils - ou s'il n'augmente pas les prélèvements à la population, la dette de l'Etat doublera par rapport au présent au bout de trois ans seulement. Plus grave encore, rien que la croissance annuelle de cette dette serait de l'ordre de 7% du PIB. La limite européenne de ce critère est pourtant de 3%, pour que l'on puisse parler encore d'une économie saine.
Comment en sortir ? Mme Drahomira Vaskova, directrice du département de la politique financière du ministère, elle, admet que ce problème n'est purement économique qu'apparemment. En réalité, il incombe aux politiciens de trancher. Pour l'instant, toutefois, aucun projet politique concret ne s'offre aux économistes dans ce sens. Le patron des Finances, Pavel Mertlik, ne cache pas que le cabinet social-démocrate au pouvoir n'est en mesure que de préparer des conditions pour le prochain gouvernement. Qui, ajoute-t-il, n'aura pas d'autre alternative que de procéder à une augmentation des impôts. Une augmentation plutôt légère que dramatique, précise-t-il, mais qui devrait toucher tous les domaines sauf les impôts des entreprises. Affaire à suivre... et à payer.