L'énigme de l'expulsion du consul irakien
En réaction à l'expulsion du consul irakien à Prague, lundi dernier, l'Irak a recouru, comme il fallait s'y attendre, à une mesure de réciprocité et expulsé, à son tour, un diplomate tchèque. Mais les tenants et aboutissants de l'affaire laissent subsister certaines questions. Omar Mounir.
Sur les motifs de l'Irak, il n'y a aucun doute. Nous sommes en présence de la fameuse réciprocité diplomatique. L'Irak réagit à l'explusion, lundi dernier, du consul et conseiller de l'ambassade irakienne à Prague, Ahmed Chalil Ibrahim Samir Ani. La chose a été confirmée de Tunis par le vice-ministre des A.E., Hynek Kmoníèek.
Reste à savoir quelles sont les raisons de cette expulsion. D'après une déclaration du ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Kavan, en visite de travail à Paris, le diplomate en question est expulsé pour "activités incompatibles avec son statut diplomatique". Mais il donne quand même une précieuse indication : "L'expulsion n'a pas été motivée par une quelconque activité contre l'opposition irakienne". Ce qui ne veut pas dire qu'il n'a rien entrepris contre cette opposition... Et d'ajouter tout de même que l'usage veut que pareils problèmes ne soient pas étalés au grand jour mais résolus dans les coulisses diplomatiques. C'est donc toujours le vague.
Apparemment députés et sénateurs tchèques n'en savent pas plus. On précise dans ces milieux, que de toutes façons, si l'administration tchèque a jugé utile d'expulser ce diplomate, c'est qu'elle a de bonnes raisons de le faire.
Une autre dépêche nous apprend que Kmonicek, en informant le chargé d'affaires irakien à Prague, Kanan Ibrahim Hussein, lui aurait précisé que cette expulsion est justifiée "par son comportement en tant qu'individu et n'a aucun rapport avec les fonctions diplomatiques qu'il exerçait". On pense alors aux moeurs.
Cependant le quotidien londonien de langue arabe écrit que le consul Ahmed Chalil Ibrahim Samir Ani, membre des services secrets, selon le journal, a été bien expulsé à cause de ses activités contre l'opposition irakienne. Est-ce la raison pour laquelle le chargé d'affaires irakien à Prague parle d'un échange planifié ?