Une déception des cinéphiles tchèques
On espérait que le film tchèque, Le monde en bleu foncé, ferait partie du groupe des candidats au prix de l'Académie du cinéma américain, le fameux Oscar. Finalement, il n'a pas été sélectionné. Vaclav Richter.
On savait qu'il y avait une forte concurrence, dans la catégorie des films étrangers, mais on ne perdait pas l'espoir de vaincre. Jan Sverak, réalisateur du film Le monde en bleu foncé, a réussi à convaincre les jurys américains, déjà plusieurs fois, qu'il savait faire de bons films. Il y a 14 ans, il a décroché son premier Oscar, dans la catégorie des films réalisés par les étudiants. En 1992, son film L'école communale, a obtenu la nomination, dans la catégorie des films étrangers, et finalement, en 1997, il a eu un Oscar pour Kolya, film qui reste, jusqu'à présent, son plus grand succès. En réalisant Le monde en bleu foncé, il se rendait compte de courir un grand risque. Avec un budget de 230 millions de couronnes, il s'agit du film le plus ambitieux de Jan Sverak et, probablement aussi, du projet le plus cher dans l'histoire du cinéma tchèque. Cette évocation de l'héroïsme simple de pilotes tchèques, dans l'aviation militaire britannique, au cours de la Deuxième Guerre mondiale ressemble, dans beaucoup de points, à un autre film sur la Deuxième Guerre mondiale, Pearl Harbor. Le monde en bleu foncé a eu un joli succès, en République tchèque, où il a obtenu le Prix de la critique et le Prix des lecteurs de la revue Cinéma. Rien qu'en Tchéquie, il a été déjà vu par 1,1 million de spectateurs, et il promet de s'imposer, aussi, sur le plan international. Depuis la fin de l'année dernière, il est présenté à New York et Los Angeles et, fin février, il entrera dans la distribution plus large aux Etats-Unis. Au total, il sera présenté dans une quarantaine de pays dont la France, où l'on pourra le voir à partir de juin prochain. Et quels sont les projets de l'avenir du réalisateur Jan Sverak ? Il a lu beaucoup de scénarios étrangers sans en avoir trouvé un seul qu'il aimerait porter à l'écran. Il travaillerait volontiers donc, de nouveau, avec son père, Zdenek Sverak, auteur de la majorité des scénarios de ses films. L'échec relatif du Monde en bleu foncé, dans la course aux nominations pour les Oscars, ne l'a pas vraiment surpris. « On attendait beaucoup de mon film, lorsqu'il s'est présenté dans la course aux Oscars, dit Jan Sverak. Moi, j'étais moins optimiste que mes amis, des spectateurs et des journalistes. Je me rends compte, maintenant, que je les ai déçus, mais, croyez-moi, ce n'est pas de ma faute. » Et Jan Sverak d'avouer qu'il ne comptait pas beaucoup sur la nomination. « Je me demandais, à partir d'un certain moment, s'il valait mieux d'être sélectionné, de partir à Los Angeles, pour faire, en tenu de gala, de la figuration, lors de la remise du prix au Fabuleux destin d'Amélie Poulain ou bien laisser tomber tout cela et rester à la maison ».