Les hôpitaux allemands veulent les médecins tchèques
Les hôpitaux allemands affrontent un manque de personnel qualifié. C'est pourquoi ils recherchent des médecins et des infirmières en République tchèque. Astrid Hofmanova.
« Nous recherchons des médecins expérimentés, mais aussi débutants, nous nous occuperons de toutes les formalités administratives.» Ce type d'annonces apparaît de plus en plus dans des revues médicales. Du côté financier, ces annonces sont très alléchantes. Tandis qu'en Tchéquie, un médecin à l'hôpital ne touche qu'un peu plus de 20 000 couronnes, les hôpitaux allemands leur proposent 80 000 couronnes, le quadruple donc de leur salaire en Tchéquie. Les infirmières, qui touchent chez nous environ 13 000 couronnes, peuvent améliorer leur situation salariale presque six fois, jusqu'à 64 000 couronnes. En dépit de ces propositions mirobolantes, la « migration » du personnel sanitaire tchèque n'a pas lieu. A l'origine de ce petit intérêt, il y a non seulement la mentalité du Tchèque, qui n'aime pas se déplacer, mais souvent aussi la barrière linguistique. « S'il n'y avait pas cette barrière », dit David Rath, président de l'Ordre des médecins, « un cinquième des médecins tchèques pourrait gagner leur vie en Allemagne ». Néanmoins, les premiers déplacements ont eu lieu, déjà, et ils ne sont pas restés sans conséquences. A Prague ou à Brno, la situation est plus ou moins stable, mais on commence à ressentir un manque de médecins, ainsi que d'infirmières, dans des villes régionales, se plaint David Rath. A titre d'exemple, à Ceska Lipa, en Bohême du nord, 30 médecins, sur un total de 110 médecins, sont partis pour l'Allemagne, à la suite de quoi on a dû fermer l'unité des soins intensifs, à l'hôpital local. En Tchéquie, il y a aussi un manque chronique d'infirmières qui, après l'ouverture des frontières, sont parties travailler en Allemagne ou ont abandonné leur profession pour un travail plus lucratif. A Prague, elles sont souvent remplacées par les infirmières slovaques, qui ne peuvent pas trouver un emploi en Slovaquie, et qui sont beaucoup mieux payer en Tchéquie.
A part l'Allemagne, c'est aussi l'Irlande et l'Espagne qui s'intéressent aux médecins tchèques, les généralistes, les infirmières de rééducation et les gérontologues étant les spécialisations les plus recherchées.