Les hôpitaux tchèques sans médecins?

Photo: CTK

Quelque 7 000 docteurs sur un ensemble de 16 000 médecins hospitaliers en République tchèque envisagent de quitter leurs postes en signe de protestation contre le niveau de leurs salaires. Le départ massif des médecins est prévu d’ici la fin de cette année.

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Toucher un salaire mensuel d’au moins 35 000 couronnes tchèques (l’équivalent de 1 400 euros), soit un salaire 1,5 fois supérieur au salaire moyen recensé en République tchèque. Telle est la revendication des médecins qui se sont joints à la campagne « Merci, on s’en va » qui a été récemment lancée par les syndicats. Si cette revendication n’est pas prise en compte, ils se déclarent prêts à partir pour rejoindre le secteur privé ou pour aller travailler à l’étranger.

Milan Kubek,  photo: CTK
« Seuls la Pologne, le Mexique et la Corée sont des pays où la situation est pire que chez nous », peut-on lire sur le web des promoteurs de cette initiative qui, pourtant, n’est pas dirigée contre le ministre de la Santé publique, Leoš Heger. Ce dernier a même obtenu un soutien univoque des participants au congrès de l’Ordre des médecins qui s’est déroulé pendant le week-end écoulé. On écoute son président réélu Milan Kubek :

« Nous ne voulons pas que le ministre soit révoqué de ses fonctions. Nous estimons que cela ne résoudrait absolument rien. Ce sera en revanche une nouvelle preuve de ce que le gouvernement refuse de se pencher sérieusement sur les problèmes épineux ».

Leoš Heger,  photo: CTK
Leoš Heger est pourtant catégorique : si la moitié des médecins quittent les hôpitaux dans lesquels ils travaillent, il donnera sa démission. Selon lui, la situation est grave. Il en a d’ailleurs fait part ce mercredi, « lors d’un entretien qui n’a pas duré plus de trois à cinq minutes », le Premier ministre, Petr Nečas. Avant cette rencontre, il a précisé :

« Je tiens à discuter sur la possibilité de trouver des réserves dans la perspective de l’année 2012, afin de satisfaire aux besoins et aux problèmes de la santé publique qui sont effectivement sérieux ».

Certains hôpitaux tchèques doivent affronter dès aujourd’hui une pénurie de médecins qui se traduit notamment par le fait que les délais de certaines interventions chirurgicales se prolongent. C’est le cas, par exemple, de l’hôpital FN de Hradec Králové, dans lequel 18 anesthésiologistes et neuf neurochirurgiens sont sur le point de partir. Des chiffres annoncés dans d’autres établissements sanitaires ne sont guère plus encourageants.

Petr Nečas estime, quant à lui, qu’ « il est naturel que les médecins partent et que cela se passe aussi dans d’autres pays. » L’essentiel pour lui, c’est de poursuivre les réformes entamées.