La Tchéquie, deux semaines après les inondations
La République tchèque se remet lentement des inondations. Le bilan s'annonce lourd. Mais la nation a su faire face. Jarka Gissubelova.
C'est le Premier ministre Vladimir Spidla qui l'a déclaré, dimanche, dans son discours télévisé. Des inondations sans précédent dans l'histoire de la République tchèque ont touché Prague et cinq autres régions. 99 communes avec 263 000 habitants ont été entièrement submergées. 347 communes s'étaient trouvées, en grande partie, sous les eaux. Dans ces communes, 1,6 millions d'habitants vivent. La crue a fait 15 victimes. Les dégâts matériels sont estimés à 90 milliards de couronnes, soit 3 milliards d'euros. Le principal, dans cette catastrophe naturelle, est qu'elle ne s'est pas transformée en catastrophe nationale, a souligné Spidla. Selon lui, la République tchèque a su faire face à ce coup dur. Elle s'est présentée comme un Etat social, capable de répondre aux besoins de ses citoyens. Dimanche encore, le Sénat a adopté, en processus accéléré, les lois proposées par le cabinet en vue de la liquidation des dégâts. Il s'agit, en premier lieu, des lois réglant la situation des personnes dont les maisons et les logements sont détruites par la crue. Des moyens leur seront accordés du Fonds d'Etat pour la politique du logement, et cela non seulement pour la construction de nouveaux logements, mais aussi pour l'achat de maisons et d'appartements déjà existants. La République tchèque a su faire face aux inondations, à une exception près, l'usine chimique de Spolana Neratovice, a déclaré, dimanche, au Sénat, le Premier ministre, Vladimir Spidla. Vendredi, une nouvelle fuite de chlore a été signalée. Jusqu'à 500 kilogrammes de cette matière toxique se sont échappés de Spolana, à 20 km de Prague. L'accident n'a pas fait de victimes. Le gaz s'est dispersé, mais des champs et des arbres environnants ont été brûlés par le chlore. Une enquête est ouverte. Le ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, a révoqué la direction de Spolana qui, comme il l'a déclaré, n'a plus notre confiance. Des échantillons ont été prélevés dans la partie de l'Elbe qui passe par Neratovice, pour déterminer si des polluants plus dangereux encore, dont la dioxine et le mercure, n'avaient pas contaminé le fleuve. Le pays se remet douloureusement de la catastrophe. Karlin, le plus touché des quartiers pragois par les inondations, reste zone fermée. La situation est grave au nord de la Bohême, dans la ville de Decin, sur l'Elbe, dont les eaux ont emporté plusieurs ponts. Le maire de la ville de Terezin craint un nouveau choc: des entrepreneurs quittent massivement la ville. Quelles seront toutes les conséquences des inondations ? Personne n'ose se prononcer pour le moment...