La rentrée 2002 pas comme les autres
La rentrée scolaire qui est, en Tchéquie, traditionnellement pour le 1er septembre, prendra cette année du retard dans plus de 300 écoles endommagées par les inondations. Ces dernières n'ouvriront leurs portes que le 16 ou le 30 septembre.
Presque 100 000 enfants de 6 ans sont allés pour la première fois à l'école, ce 2 septembre. Cette année, un million d'enfants fréquentera les écoles primaires en Tchéquie, soit 23 000 de moins que l'année précédente. Presque un demi-million d'étudiants fréquenteront les écoles secondaires. Là aussi, c'est de 2500 de moins que l'année dernière. Vu les inondations, la rentrée n'a pas commencé pour tous ce million et demi d'écoliers. Pour qu'ils ne s'ennuient pas, certaines écoles ont préparé à leur intention des séjours à la campagne et des programmes spéciaux. Or les inondations ne sont pas le seul problème qui se pose, avec cette rentrée. En République tchèque, il y a environ 17 000 écoles. Une bonne partie d'elles sont obligées d'employer des retraités, car elles ne sont pas capables de bien payer les jeunes. Un enseignant débutant touche 8000 couronnes, ce qui est légèrement au-dessus de la moitié du salaire moyen en Tchéquie. Point étonnant que la profession d'instituteur n'attire point les jeunes. La ministre de l'Education nationale, Petra Buzkova, pour laquelle cette rentrée a été une première dans ses fonctions, a tenté de les encourager: dans son allocution de la rentrée, elle a dit estimer hautement le travail des instituteurs. Aux enfants, elle a souhaité d'apprendre beaucoup de choses à l'école. Quant à sa fille de 6 ans qui va pour la première fois cette année à l'école, la ministre a choisi pour elle l'école française de Prague où les frais de scolarité d'un enfant du cours préparatoire s'élèvent à 102 000 couronnes. La ministre a laissé sans réponse la question des médias demandant s'il ne s'agit pas, de sa part, d'un conflit entre son choix et la priorité qu'elle fait prévaloir dans ses fonctions de ministre du gouvernement social-démocrate, à savoir une éducation publique accessible à tous. Tôt ou tard, la ministre aura à répondre à une autre question, celle concernant les salaires des enseignants. L'augmentation prévue de 13% pour cette année a été réduite à 7%, à cause des inondations. Or le syndicat des écoles ne dépose pas les armes. Il veut engager avec la ministre de nouvelles délibérations sur une augmentation des salaires des enseignants d'un cinquième, à partir du 1er janvier 2003.