Le Paradis perdu de Bali à toutes les "unes"
Alors que la classe politique tchèque a fait part de sa compassion et de son indignation, l'attentat sur l'île de Bali continue, comme partout dans le monde, à faire la une de l'ensemble de la presse tchèque. Guillaume Narguet vous en propose une brève revue.
Mais au-delà des déclarations officielles, tous les quotidiens tchèques s'interrogent sur les origines de l'attentat et analysent les premières pistes vers lesquelles semble mener l'enquête en cours. Il n'est donc guère surprenant, dans ce contexte, de fréquemment retrouver le réseau Al-Qaida dans les gros titres qui surmontent les photos des plages indonésiennes sur lesquelles autochtones et touristes s'étaient rassemblés, avec fleurs et bougies, pour prier. Lidové Noviny, Pravo et Hospodarské Noviny, notamment, s'intéressent également de près aux retombées économiques que le massacre devrait entraîner, tant à l'échelle mondiale qu'à celle, plus locale, de l'Asie du Sud-Est. Hospodarské Noviny, qui, comme son nom l'indique, est le spécialiste économique de la presse tchèque, souligne le risque pour l'Indonésie et l'ensemble de la région de voir les capitaux étrangers s'enfuir, alors même que le pays commençait seulement à se remettre depuis le début de l'année de la profonde crise économique traversée fin 1997-début 1998. L'industrie du tourisme, surtout, deuxième source de revenus pour l'Indonésie, attire l'attention de la majorité de la presse écrite tchèque. Sur ce plan, l'archipel paradisiaque, ainsi que ses voisins, devrait pour quelques temps faire l'objet d'une mise en quarantaine. Mais comme le souligne un commentaire de Hospodarské Noviny, peut-être l'Indonésie ne fait-elle que payer sa politique de l'autruche et le fait d'avoir trop longtemps fait la sourde oreille aux réprimandes de Washington en raison de menaces pesant dans une région à la forte densité de population musulmane...