Campagne contre le racisme 2002
L'année dernière, le gouvernement tchèque et plusieurs ONG ont réalisé, pour la troisième fois déjà, une «Campagne contre le racisme», dont l'objectif est la prévention contre les manifestations de racisme et de xénophobie dans la société tchèque. Radio Prague a assisté à la conférence de presse où les organisateurs de cette campagne ont présenté ses résultats.
La Campagne contre le racisme 2002 a renoué avec les projets organisés dans les années précédantes, mais cette fois-ci, elle s'est concentrée notamment sur la jeune génération. Constituée par quatre projets principaux, elle a démarré avec un happening musical « Music Beats Local nazi ». L'objectif du deuxième projet intitulé la « Diversité dans les bibliothèques »était de contribuer à la connaissance de différentes cultures et minorités ethniques par l'intermédiaire de livres sur ce thème, distribués dans plus de 500 bibliothèques. Le troisième projet, la « Médiatisation du travail social sur le terrain », s'est fixé pour objectif de diffuser les informations sur ce service. Le quatrième projet, le « Voyage commun », était un sondage d'opinion sur la position des lycéens à l'égard des minorités ethniques et des réfugiés. Il a été effectué auprès de plus de 3000 étudiants de 15 à 19 ans. Jan Vavra de la société Tolérance, qui a organisé ce projet, présente ses résultats.
« Le voyage commun de cette année a été enrichi de la problématique actuelle des réfugiés et de la migration en tant que telle. En trois mois, l'équipe, composée d'un lecteur rom, d'un étudiant étranger, d'un étudiant tchèque et d'un réfugié, a visité la majorité des grandes villes pour réunir les résultats suivants. C'est à l'égard de l'ethnie rom que les jeunes Tchèques éprouvent la plus grande « distance sociale ». Plus de la moitié des étudiants interrogés se sentiraient gênés d'avoir un partenaire d'origine rom. Ils ne toléreraient pas non plus un partenaire vietnamien ou ukrainien, alors que la liaison avec un Américain ne gênerait presque personne. Quant à la distance religieuse et raciale, définie par la couleur de la peau, les étudiants s'avèrent beaucoup plus tolérants. Cela dit, la xénophobie des jeunes est dirigée notamment contre des nationalités ou les ethnies bien définies. Quant aux groupes sociaux posant le plus de problèmes, curieusement, les Roms ne se sont retrouvés qu'en troisième position, devancés par les toxicomanes et les skinheads. Une partie de la campagne visait l'attitude des jeunes à l'égard des réfugiés. Les résultats sont assez surprenants, car optimistes. Plus de la moitié des étudiants estiment que la République tchèque devrait être dans ce sens beaucoup plus ouverte. »