Une crise au sein de la social-démocratie tchèque?

Milos Zeman (Photo: CTK)

Jaroslav Bures et Milos Zeman, les deux candidats de la social-démocratie tchèque, ont échoué à la première et à la deuxième élection présidentielle. Plus encore : tous les deux ont été éliminés au premier tour. Cet échec risque-t-il de provoquer un séisme au sein du plus fort parti de la coalition gouvernementale ? Alena Gebertova.

Milos Zeman  (Photo: CTK)
Peu de chances avaient été données, d'abord, à Jaroslav Bures. En revanche, Milos Zeman, ex-Premier ministre, était présenté comme un chaud favori dans le duel avec Vaclav Klaus. Il n'en a rien été. Milos Zeman a perdu dès le premier tour, car une partie des sociaux-démocrates ne lui a pas donné ses voix. Le retour triomphal sur la scène politique de ce « retraité prématuré », réfugié depuis quelques mois à la campagne, n'a pas eu lieu. Pour les observateurs, son échec est une nouvelle preuve des désaccords qui secouent la social-démocratie tchèque. Peut-on s'attendre à un prochain séisme en son sein ? La tête de son chef, Vladimir Spidla, tombera-t-elle ? Autant de questions qui sont apparues, dès ce vendredi.

La polyphonie des voix existe, mais la social-démocratie ne vit pas une crise. C'est dans cet esprit que va le discours des représentants de la social-démocratie, une fois apaisées les émotions des premières heures. Après avoir choisi « une mauvaise stratégie », la social-démocratie doit maintenant trouver, selon Vladimir Spidla, un candidat acceptable pour l'ensemble des partis politiques. Les délais d'une telle recherche n'ont pas été annoncés. En ce qui concerne la position de M. Spidla, c'est au prochain congrès du parti, en mars prochain, qu'elle sera véritablement mise à l'épreuve. En attendant, pratiquement toutes les conférences régionales, ainsi qu'une réunion de la direction du parti, tenues pendant ce week-end, lui ont exprimé leur appui.

Pavel Fiser, directeur du département de politique intérieure de la Chancellerie présidentielle, s'interroge sur les défis du parti social-démocrate tchèque.

Résumé: Certainement, les sociaux-démocrates ne sont pas unifiés. C'est un parti qui se cherche et qui parle à plusieurs voix. C'est d'ailleurs une chose plutôt sympathique, car on a l'impression que le public a la chance de participer à ce débat ou bien de le suivre de près. Mais le même problème existe également dans d'uatres partis, dans la chrétienne-démocratie, dans le parti de Vaclav Klaus, on pourrait aussi observer certains éléments de cette recherche d'un nouveau leadership, pour parler franglais... Donc, à mon avis, la social-démocratie a besoin de mûrir. Ce mûrissement se passe devant les yeux du grand public. Ce n'est pas mauvais en soi. Il faut attendre, patienter, à mon avis, il y a beaucoup d'hommes et de femmes qui sont compétents là-bas.