Le politologue Ilios Yannakakis : Vaclav Klaus est un homme politique raisonnable
En ce qui concerne le dénouement de la troisième élection présidentielle en République tchèque, le politologue français, Ilios Yannakakis, a confié par téléphone à Alena Gebertova.
Resumé: Ce pays a vécu de grands présidents intellectuels, avec une aura iminaginable - Masaryk, Havel et Benes aussi, en quelque sorte. Ce pays se dote aujourd'hui d'un président « normal », sorti de la politique, qui a fait de l'économie, qui a été chef d'un parti politique. C'est à peu près ce que font presque tous les pays du monde. La République tchèque ne cherche plus une représentation exceptionnelle, un homme exceptionnel.
Vaclav Klaus, leader pendant de longues années, du plus fort parti de droite dans le pays, l'ODS, a été élu, entre autre, grâce à des voix des communistes. Est-ce pour vous un paradoxe ou pas tellement ?
Resumé: Pas tellement. Les communistes préfèrent un homme de droite à un homme exceptionnel qui se situe dans une zone ni gauche ni droite. Et surtout, les communistes ne voulaient pas les gens sociaux-démocrates.
On connaît l'euroscepticisme de Vaclav Klaus. Va-t-il jouer ouvertement la carte anti-européenne, quatre mois avant le référendum sur l'adhésion de la Tchéquie à l'UE ?
Resumé: Je pense que Vaclav Klaus est un homme politique raisonnable. Il sait que l'intérêt de la Tchéquie est de faire partie de l'Union européenne, l'intérêt économique. Vaclav Klaus a joué un rôle très important, unique, dans les pays de l'Est, s'agissant de faire passer l'économie socialiste à l'économie de marché sans grandes perturbations. Cela va rester dans l'histoire de Vaclav Klaus. Fort de son expérience économique, il va comprendre que l'intérêt de la Tchéquie est d'être membre de l'UE, car c'est un immense marché économique et ça donne une immense force à chaque pays qui en est membre.