Klaus et Svoboda : des vues différentes sur l'architecture européenne

Cyril Svoboda et Vaclav Klaus, photo: CTK

La liesse de la représentation politique tchèque, en réaction à la récente signature à Athènes du traité d'adhésion à l'Union européene, a cédé la place à un premier contentieux grave entre le président de la République, Vaclav Klaus, et le chef de la diplomatie tchèque, Cyril Svoboda.

Cyril Svoboda et Vaclav Klaus,  photo: CTK
Selon ce dernier, Vaclav Klaus ne disposerait que d'informations superficielles et incomplètes sur l'Union européenne. Il l'a dit, justement, de retour d'Athènes. Se sentant offensé, le président Klaus a invité le ministre Svoboda au Château. A en juger d'après les informations laconiques fournies à l'issue de ce tête-à-tête d'une demi-heure, aucun compromis entre les deux politiciens n'aurait été trouvé. « Je ne change rien à mes déclarations », a dit Svoboda. D'après le porte-parole présidentiel, le but de cette rencontre était d'éviter dans les relations mutuelles des attaques personnelles.

Une chose semble certaine. Les positions du cabinet tchèque et du président Vaclav Klaus sur la future Europe sont loin d'être identiques. Le scepticisme de Klaus au regard de l'approfondissement de l'intégration européenne est notoirement connu. A la différence du cabinet Spidla, il souhaite renforcer les compétences des Etats nationaux et s'oppose, entre autres, à une politique étrangère européenne commune. Il s'agit d'ailleurs d'un point de vue proche de celui des rares politiciens communistes qui sont pour l'adhésion du pays à l'UE. La député Zuzka Rojbrova dit dans l'édition de ce mercredi de Pravo :... « Je soutiens une approche pluraliste vis-à-vis de l'Union européenne. Je privilégie la position de Vaclav Klaus, qui est une position critique ».

Or, dorénavant, la voix de la République tchèque sur la scène internationale s'annonce multicolore. Le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, est dans ce sens laconique : « Il n'y a aucun doute. C'est le gouvernement qui formule la politique étrangère du pays. La position de la République tchèque est donc représentée par celle adoptée par son cabinet... Cela dit, des démocrates sont censés avoir sur une chose des vues contradictoires ».