Le « non » des Pays-Bas ne change rien aux positions tchèques

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Après les Français dimanche, c'était au tour des Néerlandais, mercredi, de rejeter en masse le Traité constitutionnel pour l'Union européenne. A Prague, le résulat de ce référendum consultatif a été accueilli sans surprise. Tandis que le président de la République considère plus que jamais la Constitution comme « un document mort », le Premier ministre, Jiri Paroubek, estime, lui, que le « non » d'un autre pays fondateur de l'UE n'est « pas un drame » et qu'il ne change rien aux positions du gouvernement tchèque.

Le Premier ministre Jiri Paroubek,  photo: CTK
« Nous allons poursuivre nos efforts liés au processus de ratification », a affirmé le Premier ministre. Jiri Paroubek continue de supposer que le Traité fera également l'objet d'un référendum en République tchèque. « Les citoyens néerlandais et français ne peuvent pas décider à notre place », a-t-il argumenté, tout en évoquant l'éventualité de demander une prolongation du délai de deux ans initialement prévu pour la ratification, lors du prochain sommet de Bruxelles le 16 juin prochain. « Certains pays auront besoin de plus de temps », a expliqué le chef du gouvernement qui n'exclut pas, par ailleurs, la possibilité de voir de nouveaux référendums organisés dans les pays où la Constitution a subi un revers. Pour le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, qui n'a pas manqué de souligner que les Néerlandais étaient ceux en Europe qui contribuaient le plus par habitant au budget de l'UE, la situation actuelle ne constitue pas non plus une raison de paniquer :

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« Bien entendu, ce n'est pas un bon résultat. Néammoins, il constitue aussi une invitation à modifier certaines choses au sein de l'UE. Dans tous les cas, il s'agit d'une invitation à bien écouter ces messages en provenance de la France et des Pays-Bas, et ce afin de réfléchir aux nouvelles stratégies sur les prochaines démarches à mener pour réagir de manière adéquate. »

Le président Vaclav Klaus,  photo: CTK
Une vision des choses qui n'est, bien entendu, pas celle du président de la République. Depuis la Finlande, où il se trouve pour une visite de trois jours, Vaclav Klaus a réagi à sa manière en lançant que « le peuple européen avait prouvé sa force ». Selon le chef de l'Etat, l'échec des référendums français et néerlandais ne signifient cependant pas qu'il faille tirer un trait sur l'UE ou son processus d'intégration :

« Je pense que cette tentative d'accélérer d'une façon qui n'est pas indispensable certaines démarches du processus d'unification s'est heurtée à un obstacle. Mais quant à savoir si l'institution appelée UE doit exister, si au sein de celle-ci doivent être réalisés toute une série de processus rationnels, de tout cela les électeurs, ni en France ni aux Pays-Bas, n'ont pas du tout parlé. J'espère que personne ne ferme les yeux ni ne se bouche les oreilles. Après le résultat du référendum aux Pays-Bas, j'ai le sentiment que ce que j'avais déjà déclaré dimanche est aujourd'hui doublement valable : la Constitution européenne est un document mort. Si quelqu'un a pu interpréter le « non » français comme n'étant qu'un accident et un épisode « extraordinaire », aujourd'hui il n'est plus possible de défendre cette interprétation. Il serait préférable de rediscuter de l'agencement, de l'organisation des relations réciproques que nous tous qui vivons dans cette Europe souhaitons. »