Saint Adalbert - patron des Tchèques et des Polonais

Tchèques et Polonais ont un patron national commun, saint Adalbert. Le 1006e anniversaire de son martyre, le 23 avril 997, a donné lieu à d'importantes célébrations, surtout en Pologne, puisque c'est à Gniezno polonaise que la dépouille de l'évêque a été déposée, avant d'être transférée au couvent de Brevnov, dont il était le fondateur.

Les Polonais et les Tchèques honorent Adalbert comme leur patron, les Hongrois comme apôtre d'Hongrie que le pape Paul VI a proclamé, en 1965, patron principal de l'archidiocèse de Prague. Adalbert - Vojtech de son propre nom, est né aux alentours de 956, au château de Libice sur Cidlina, en Bohême de l'est, siège de la famille princière des Slavnik. Quant au nom d'Adalbert, une légende veut que le futur archevêque de Magdebourg, qui répondait au prénom d'Adalbert, en revenant d'une mission en Russie, ait fait escale à Libice, escale au cours de laquelle il a confirmé le jeune Vojtech sous le nom d'Adalbert.

Après la mort du premier évêque de Prague, Detmar, Adalbert est désigné comme successeur. Au moment de l'unification des tribus slaves, il représente l'homme idéal pour ce poste. Il est Tchèque de par son origine, issu d'une famille princière, et jouit du soutien de l'empereur saxon, Otto II. Seul inconvénient, la rivalité avec la famille régnante des Premyslides. Comme si Adalbert pressentait tous les problèmes qu'il devrait affronter plus tard, il a beaucoup hésité avant d'accepter le poste d'évêque. Finalement, il est parti pour l'Italie où il a reçu l'investiture. Dans son travail, il se heurtait partout à de maints obstacles. L'état de la société tchèque d'alors, menant une vie plus païenne que chrétienne, le décevait. N'ayant pas sur quoi s'appuyer, car la législation n'existait pas, il demeurait de plus en plus limité et isolé dans son travail. Il a quitté le diocèse pragois, pour passer quatre ans en exil volontaire en Italie.

Convoqué de nouveau à Prague, il y rentre accompagné de douze moines bénédictins. Avec le concours du prince Boleslav II, il fait fonder, en 993, à Brevnov, le premier couvent de l'ordre de Saint-Benoît en Bohême qui va rester son principal legs jusqu'à nos jours. Peu après la fondation du couvent, Adalbert est à nouveau expulsé du pays comme personne incommode. Il retourne en Italie et décide d'aller prêcher l'Evangile aux païens dans le nord et le nord-est de la Bohême, et en Prusse, où vivaient les Polabes. Et c'est là qu'il trouve la mort comme martyr: le 23 avril 997, il est tué par des païens, sa tête est coupée et empalée...