Manifestation contre la réforme des finances publiques
Le gouvernement tchèque est décidé à imposer sa réforme des finances publiques. Les syndicats ne l'entendent pas de la même manière. Une manifestation contre la réforme a eu lieu à Prague.
Interessant d'entendre un peu le même slogan que lors des manifestations de novembre 1989, tout juste avant la chute du communisme. Un slogan un peu changé : ce n'est plus « C'est arrivé », mais « Nous sommes arrivés ». Comme lors d'une manifestation syndicale, la semaine dernière, la manifestation de ce lundi n'a pas réuni grand monde. Devant le siège du gouvernement, quelques 2000 personnes s'étaient rassemblées ; des enseignants, des médecins et des membres du personnel médical, des fonctionnaires. Contre quoi protestaient ces citoyens ? Contre le plan de restrictions adopté par le gouvernement, dans le cadre de la réforme des finances publiques. En trois ans, ce plan compte sur des économies de 4 milliards d'euros et sur 2,3 milliards d'euros de plus, grâce à la hausse de certains impôts. L'impôt à la consommation augmentera, donc hausse des prix des cigarettes, des carburants, du téléphone, de l'internet et autres services. Une hausse minimum des salaires des fonctionnaires et la baisse de leur effectif est prévue. Ralentissement du réajustement des retraites, les petits patrons devront payer un forfait d'imposition, même dans le cas où ils ne réaliseront pas de bénéfices. La réaction des syndicats ? Ils refusent que la réforme soit payée par les fonctionnaires. Selon eux, le gouvernement devrait lutter, en premier lieu, contre l'économie frauduleuse, contre la fraude fiscale. Le gouvernement devrait être plus dur envers les grosses sociétés et non pas, au contraire, abaisser leur taux d'imposition. A la fin de la manifestation, le Premier ministre, Vladimir Spidla, n'a pas eu peur de faire face aux protestations et est monté sur la tribune pour déclarer, avec émotion :
« Sans la réforme, les finances publiques se retrouveraient en faillite, les salaires et les retraites diminueraient de moitié, dans dix ans ».