Les milieux extrémistes en recul
Désagrégés et sous le contrôle constant de la police et des services de sécurité, les milieux extrémistes en République tchèque sont en recul. C'est ce qui résulte du rapport annuel sur l'extrémisme rédigé par le ministère de l'Intérieur.
C'est pour la première fois, depuis les changements politiques de 1989, que la République tchèque a enregistré le recul des activités d'organisations de l'extrême droite (néo-nazi) et de l'extrême gauche (anarchistes). Selon le rapport, nous devons ce résultat positif au travail de la police qui, après l'accroissement des crimes à motivation raciale, dans les années 90, a renforcé la pression sur ces groupes. Le nombre d'auteurs de ces crimes a diminué en 2002 ainsi que celui des sympathisants du mouvement néo-nazi.
Pour pouvoir poursuivre leurs activités, sans être dérangés par la police, beaucoup d'extrémistes ont essayé d'intégrer la scène politique. En échangeant la croix gammée contre les costumes, ils sont devenus membres de différents partis nationaux. La police surveille leurs activités, précise Michal Mazel, directeur du département de la politique de sécurité au ministère de l'Intérieur. Selon lui, beaucoup d'extrémistes ont intégré des agences de sécurité privée et les rangs de la police municipale.
Dans le cadre de la lutte contre l'extrémisme, les milieux extrémistes ont reçu, l'année dernière, un coup dur. La police a réussi à démanteler la Résistance nationale, une association non enregistrée des skinheads, qui organisait des concerts racistes à travers tout le pays. Inaccessibles à un public normal, ces concerts étaient une source financière très importante pour le mouvement néo-nazi.
Le rapport constate aussi que le phénomène d'extrémisme a tendance à « voyager ». Les extrémistes se retirent peu à peu de la capitale pour renforcer leurs rangs dans les régions. Parmi les régions les plus touchées, il y a la Moravie du nord.
Le seul domaine où la police s'avère impuissante dans la lutte contre l'extrémisme est l'Internet. La pratique est telle que les radicaux ouvrent leurs pages web sur les serveurs américains. La police tchèque ne peut pas les poursuivre en justice, car la législation américaine ne permet pas de dévoiler le nom du propriétaire du web. La majorité des cas est donc reportée sine die.