Sécheresse et prix des produits alimentaires
Les agriculteurs tirent la sonnette d'alarme : le prix de la viande, du lait et de tous les produits dérivés des céréales doivent augmenter, à cause d'une récolte inférieure à la normale en conséquence de la sécheresse. Mais les prix, ce ne sont pas les agriculteurs qui en décident. Omar Mounir.
Les agriculteurs ne font pas qu'annoncer des intentions. La Chambre agraire tchèque et d'autres coopératives agricoles calculent les nouveaux prix qu'ils pensent justes. Le président de la coopérative Agropork sait déjà que le viande de porc prendrait quelque trois couronnes à la vente au détail. A la base de cette projection, toute une évaluation du prix des aliments pour bétail, lesquels ont flambé en raison de la sécheresse.
Mais tout le monde ne croit pas à la bonne foi des agriculteurs et des éleveurs de porcs, allant même jusqu'à affirmer qu'ils exagèrent. Le bras de fer est là. Dans le secteur commercial des produits alimentaires, les commerçants refusent d'anticiper l'augmentation des prix parce qu'il y a eu sécheresse. Ils préfèrent laisser venir et laisser faire la loi de l'offre et de la demande, seule régulatrice des prix, à leur avis. Face à eux, les agriculteurs se prévalent de leurs conditions de producteurs. Il n'est pas question, disent-ils, que nous vendions à des prix inférieurs au prix de revient.
Quelle issue de sortie ? Les négociations entre commerçants et producteurs. Mais faudrait-il encore que les producteurs soient d'accord. Le secrétaire général de la Chambre tchéco-morave de la volaille, par exemple, a déjà déclaré qu'à partir du 1er septembre ils ne vendront plus rien à perte.
Deux autres agents compliquent la situation : les grandes surface qui font quasiment la loi en matière de prix, puis les grossistes qui ont tendance à s'en mettre plus qu'il ne faut dans les poches.
Comment asseoir tout ce monde autour de la même table ? Comment parvenir à un accord ? C'est la raison pour laquelle les agriculteurs réclament l'intervention de l'Etat et l'imposition de prix par la loi. L'Etat, grand absent dans cet imbroglio, mais tant sollicité. Car, qui dit perte à la production agricole dit subvention. Là est l'impasse, l'Etat n'ayant apparemment pas d'argent. La sécheresse ne pose pas de problèmes nouveaux, elle ne fait qu'aggraver des problèmes existants. Affaire à suivre.