En mai dernier, Pavel Rychetsky, ministre de la Justice, avait été invité à occuper le poste de juge au Tribunal constitutionnel avant d'en être finalement nommé président. Depuis trois mois environ donc, le Premier ministre, Vladimir Spidla, lui cherche un sucesseur. Une tâche qui s'est avérée difficile mais qui, pourtant, semble aboutir.
Tous les candidats chauds au poste de nouveau ministre de la Justice - une dizaine environ, dont les noms avaient été avancés au cours de ces dernières semaines, ont été mis, pour différentes raisons, hors jeu. Karel Cermak, qui apparaissait en dernier sur la liste des candidats, semble être un choix définitif. Tous les quotidiens de ce jeudi signalent en effet que cet avocat de 69 ans a accepté l'offre qui lui a été faite par Vladimir Spidla. Et de souligner que Karel Cermak, ex-président de la Chambre des avocats, serait la figure d'un consensus général, ses qualités professionnelles et morales étant appréciées tant par les partis de la coalition gouvernementale que par ceux de l'opposition. « Ce serait un très bon choix. Karel Cermak est un homme très érudi et très cultivé », affirme ainsi l'ex-ministre de la Justice, Pavel Rychetsky. La poursuite de la réforme de la justice, mise en route par ce dernier, serait d'ailleurs la première priorité du nouveau ministre préposé. Pour lui, la stabilisation de la justice avant l'entrée du pays dans l'Union européenne est l'impératif du proche avenir.
Karel Cermak n'est membre d'aucun parti politique. Il serait donc le second ministre « sans parti » au sein du cabinet Spidla, après le ministre de la Défense, Miroslav Kostelka. Rappelons qu'il s'agit du deuxième remaniement que subit ce gouvernement de coalition à prédomination social-démocrate, depuis son investiture, en juin 2002.
A en juger d'après les réactions dans la presse, le manque d'expérience politique et l'âge se présentent comme les seuls points qui risquent de léser un peu la cote du nouveau ministre de la Justice ; le second point peut-être plus encore que le premier, dans un climat social où le « jeunisme » est de rigueur.