Vaclav Jamek
Vaclav Jamek, écrivain, poète et traducteur, est l'un des rares auteurs de prose bilingues, en République tchèque. Il n'a vécu en France que trois ans, avant de débuter par son oeuvre Traité des courtes merveilles (Traktat o chatrnych divech), publié par la maison d'édition Grasset en 1989, à Paris. Le chef-d'oeuvre a été vendu à près de 30 000 exemplaires, traduit en hollandais et en italien. La connaissance de la langue française de V. Jamek étonnera, non seulement les lecteurs - amateurs, mais également les experts français en littérature et la critique. Le Globe européen et le Prix Medicis de l'essai sont une preuve incontestable du talent de l'écrivain tchèque et de la qualité de son oeuvre. Vaclav Jamek est Officier de l'ordre des Arts et des Lettres.
V. Jamek commence à apprendre la langue française au lycée par pur hasard. En première année, les élèves de la classe sont divisés en deux parties : les futurs anglophones et les futurs francophones. V. Jamek sera choisi parmi ceux qui devront apprendre le français. En cette période, le ministre de l'Enseignement, ayant lui-même étudié au lycée Carnot, signe avec son homologue français un contrat sur la reconduction des sections tchécoslovaques, dans le cadre de certains lycées français. Choisi par les professeurs du lycée de Kladno, Vaclav Jamek, qui a dix - sept ans, fait partie des candidats. Il passe le concours sans difficulté et part pour Dijon où il passera également le baccalauréat. Puis, c'est le retour àPrague et les études à la faculté des Lettres, de l'Université Charles. Le futur écrivain et traducteur continue à étudier le français et, dans le cadre des études, suit les cours de littérature comparative, supprimés l'année suivante. Pour compenser, son choix tombera sur la psychologie. Le jeune écrivain reviendra passer une année à Paris, à l'Ecole Normale Supérieure, dans les années 1984-1985. Après son retour à Prague, il travaillera presque dix ans comme traducteur et rédacteur spécialisé en littérature française, à la maison d'édition Odeon. En France il est déjà connu, alors que ses oeuvres écrites en tchèques ne seront publiée que dans les années quatre vingt-dix. Parmi d'autres, Krkavci muza, le recueil de poème Surovy stav, O patricnosti v jazyce, Nedokonceny kalendar, et Kniha basni, publié sous le nom d'Eberhardt Hauptbahnhof, pseudonyme adopté déjà au cours des études, et dont il a signé ses poèmes humoristiques. Il ne faut certainement pas omettre de citer les traductions remarquables de V. Jamek tels que les extraits des textes de Henri Michaux, Victor Segalen, Patrick Cauvin, Georges Perec, Patrick Mondiano, Michel Tournier et d'autres. V. Jamek préfère écrire en français, estimant pouvoir être plus direct, plus ouvert. L'écrivain n'est pas toujours simple à lire, mais il écrit avec une certaine légèreté et une complexité surprenante. Son vécu est sensibilisé par une tendance homosexuelle, qu'il avoue d'ailleurs publiquement.
En 1994, la maison d'édition Odeon est dissoute, et V. Jamek se met à la recherche d'un autre emploi. Par chance, le poste de Conseiller culturel à l'Ambassade de la République tchèque, à Paris, se libère. V. Jamek postule au poste, adhère au corps diplomatique et est nommé. Il assumera la fonction pendant quatre ans. Il a largement contribué au développement des relations franco-tchèques et aux échanges culturels entre les deux pays. Au cours de son séjour en France, l'écrivain - diplomate a approfondi les contacts avec les maisons d'édition Grasset, Gallimard, Laffont. Par ses articles, il a contribué à l'annexe littéraire du journal le Monde et à la revue Autrement. A Paris, V. Jamek travaille dans son département, seul avec une secrétaire. Ses activités touchent le domaine scolaire, la transmission des unformations aux autorités compétentes en République tchèque, ainsi que les activités des associations amicales des originaires de Tchéquie. Entre autre, V. Jamek a réussit à persuader les autorités compétentes française de la nécessité de la continuation de l'existence des sections d'étudiants tchèques, dans le cadre des lycées français. Certains estimaient que l'existence des sections serait inutile. De retour à Prague, l'ex-Conseiller culturel continue à exercer le métier d'écrivain en profession libre. En 2001, il obtient le Prix Litera 2001, pour le meilleur livre en prose de l'année, dans le cadre de l'enquête du quotidien Lidove noviny Entre autre, V. Jamek est membre du Conseil de la Communauté des écrivains et du Conseil de la Communauté des traducteurs.