Pas d'asile en Tchéquie pour les Roms slovaques
Les organisations d'aide aux réfugiés ne sont pas d'accord avec les déclarations du vice-premier ministre tchèque, concernant le droit d'asile des Roms slovaques en Tchéquie.
Lundi, le vice-premier ministre tchèque, Petr Mares, a rencontré son homologue slovaque, Pal Czaky, pour discuter de l'avenir des relations entre la Tchéquie et la Slovaquie, à la veille de l'adhésion des deux pays à l'Union européenne. La question de la migration des Roms slovaques en Tchéquie a également été évoquée. Le vice-premier ministre tchèque a déclaré à ce sujet « qu'aucun Rom slovaque ne bénéficierait de l'asile en Tchéquie ». D'après lui, il n'existe aucune raison pour que la République tchèque accorde l'asile à un ressortissant slovaque, car les deux pays sont des Etats démocratiques où les droits et libertés sont respectés. Les organisations d'aide aux réfugiés ont, immédiatement fait entendre leurs voix. La directrice du Conseil aux réfugiés du Comité d'Helsinki tchèque, Anna Grusova, tout comme le directeur de l'Organisation d'aide aux réfugiés, Martin Rozumka, affirment qu'on ne peut pas mettre tout un groupe de demandeurs d'asile dans le même sac. Anna Grusova est encore plus précise : « On ne peut examiner tous les cas en bloc. Parmi les Roms slovaques, il peut exister un cas qui, selon la Convention de Genève, aurait le droit à l'asile ». Un autre argument est avancé par Martin Rozumka : « Certains Roms tchèques ont bénéficié du droit d'asile en Grande-Bretagne et en Irlande, bien que la Tchéquie soit considérée comme un pays démocratique et respectant les droits et libertés ». Pour Grusova encore, c'est une erreur que de lier deux problématiques : les demandeurs d'asile rom et la question des Roms, en général. Selon elle, la question des demandeurs d'asile sera réglée dans quelques mois, avec l'entrée de la Tchéquie et de la Slovaquie dans l'Union européenne. La question des Roms, en général, que ce soit en Tchéquie ou en Slovaquie, demande une approche à long terme.
La totalité de la scène politique tchèque soutient les déclarations du vice-premier ministre. Le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, est catégorique : « Nous sommes des pays qui entrent dans l'Union européenne, où la législation de cette union est en vigueur. Il n'y a aucune raison de leur (les Roms slovaques) accorder le droit d'asile politique ». Pour informations, rappelons que 1049 Roms slovaques ont demandé le droit d'asile en Tchéquie, au cours des onze derniers mois.