La Tchéquie et la reconstruction de l'Irak
La République tchèque entend jouer un rôle important dans la reconstruction de l'Irak. Elle a déjà lancé des initiatives sur ce plan, notamment dans les domaines diplomatique et industriel.
Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, visitera l'Irak très prochainement dans le cadre d'un voyage qui l'amènera aussi en Egypte et dans les territoires palestiniens. Ce sera la deuxième visite du chef de la diplomatie tchèque en Irak depuis la fin de la guerre. Il s'est rendu à Bagdad déjà en juillet dernier pour y assister à la cérémonie d'ouverture de l'ambassade de la République tchèque. Par sa prochaine visite, le ministre désire signaler que la Tchéquie est prête à s'engager dans la reconstruction de l'Irak.
La Tchéquie figure sur la liste des 63 pays dont les firmes pourront prendre part à des appels d'offres pour 19 milliards de dollars que le Congrès américain a réservés pour la première étape de la reconstruction. Les firmes tchèques pourraient obtenir des commandes importantes concernant surtout l'industrie pétrolière et les équipements de traitements et de distribution d'eau. Dans le passé, les échanges commerciaux entre l'Irak et la Tchécoslovaquie étaient assez riches et les spécialistes tchèques ont construit en Irak plusieurs raffineries de pétrole. Aujourd'hui, les firmes tchèques risquent de se heurter cependant à une forte concurrence étrangère. Selon Jaroslav Reif du ministère irakien d'Aménagement des eaux, les compagnies tchèques pourraient prétendre à des commandes lucratives en Irak, mais les petites et moyennes entreprises devraient s'associer pour faire face à la concurrence. Il est nécessaire aussi qu'elles envoient en Irak leurs délégués commerciaux qui doivent rester en contact permanent avec leurs partenaires irakiens.
La Tchéquie organise également une aide pour l'Irak sur le plan diplomatique. L'Académie diplomatique du ministère tchèque des Affaires étrangères, a ouvert à Prague des cours pour jeunes diplomates irakiens. Cinq jeunes Irakiens choisis parmi une trentaine de candidats participent à ces cours de trois semaines qui pourraient être éventuellement prolongés. Dans leur programme d'études il y a, entre autres, des chapitres consacrés à la politique internationale, à l'Union européenne, à l'OTAN, à la diplomatie en général, etc. Le choix des candidats, âgés de 30 ans environ, n'a pas été facile. Parmi eux il y a aussi une jeune femme de 27 ans, Anvar Hussein Hamid, de Bagdad. Elle est ravie d'être à Prague et espère apprendre beaucoup à l'Académie diplomatique. Son objectif? Elle aimerait travailler à l'avenir à l'ambassade d'Irak à Prague, et si cela n'est pas possible elle accepterait volontiers des postes aux ambassades irakiennes au Caire, à Londres ou à Pékin.