Milos Kuzvart, ancien ministre de l'Environnement, désigné il y a peu de temps par le gouvernement pour devenir le premier commissaire tchèque à Bruxelles, a renoncé à son poste.
La République tchèque est déjà à la recherche d'un nouveau commissaire européen. A peine revenu de Bruxelles, où il s'est présenté personnellement à Romano Prodi et aux membres actuels de la Commission, Milos Kuzvart a annoncé, vendredi, qu'il ne deviendrait pas le premier commissaire tchèque le 1er mai prochain, date de l'élargissement de l'UE. Les raisons invoquées par ce dernier sont avant tout liées aux critiques qu'il a dû essuyer, critiques également formulées au sein même du gouvernement qui l'a nommé. Sa nomination, soutenue à bout de bras par le Premier ministre Vladimir Spidla, avait, dès le début, fait l'objet de réserves, surtout de la part de membres des deux partis centristes qui forment la coalition gouvernementale avec les sociaux-démocrates: le parti unioniste et le parti chrétien-démocrate, auquel appartient le chef de la diplomatie, Cyril Svoboda. Milos Kuzvart s'est plaint du manque de soutien de la part du ministère des Affaires étrangères et de la Mission permanente de la Tchéquie auprès de l'UE. Bruxelles a officiellement regretté la décision de Milos Kuzvart, qui n'avait cependant pas encore été auditionné et approuvé par le Parlement européen, mais on s'est surtout étonné en coulisses du manque de maturité politique dont a fait preuve le gouvernement tchèque. Le Premier ministre, qui a brièvement perdu connaissance peu de temps après l'annonce de "son" candidat, n'aura que peu de temps pour se remettre de ses émotions. Il doit s'entretenir très prochainement avec Romano Prodi et son gouvernement doit trouver au plus vite un remplaçant. Pour le ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, il s'agit de ne pas commettre la même erreur et de choisir le futur commissaire selon des critères précis.
"Les critères sont avant tout des compétences dans le domaine européen et des compétences linguistiques. Bien sûr, nous avons besoin d'une personne qui a une expérience en politique internationale, de quelqu'un qui connaît bien le fonctionnement des institutions européennes. Il lui faudra de tout évidence être capable d'expliquer ce qui s'est passé ces derniers jours aux responsables bruxellois et de les rassurer."
Les compétences linguistiques seront vraisemblablement un critère important. Selon le quotidien Lidove Noviny en effet, le faible niveau de Milos Kuzvart en anglais serait l'une des causes de son retrait. Parmi les personnes pressenties pour devenir le commissaire de la République tchèque, qui sera affecté auprès de l'actuel commissaire européen à la Santé, on retrouve notamment Vlasta Stepova, actuelle ambassadrice auprès du Conseil de l'Europe, et Pavel Telicka, ambassadeur auprès de l'UE.