Les propos du Premier ministre bavarois ont scandalisé le président de la République

Le Rassemblement des Allemands des Sudètes

Dimanche, lors du 55e Rassemblement des Allemands des Sudètes, le chef du gouvernement bavarois, Edmund Stoiber, s'en est pris à la Tchéquie. Il a déclaré que l'entrée de la République tchèque dans l'Union européenne ne mettait pas fin à la discussion sur les Décrets du président Benes et, qu'au contraire, c'était maintenant que le « véritable combat commençait »...

Le Rassemblement des Allemands des Sudètes
Lundi, le président de la République, Vaclav Klaus, a violemment réagi aux déclarations de Stoiber. Pour lui, les paroles de celui-ci sur son refus de venir en Tchéquie, tant que les Décrets Benes ne seront pas abolis, sont scandaleuses, et on ne peut accepter de telles déclarations. Vaclav Klaus considère comme effrontés et inacceptables les comparaisons entre le transfert des Allemands des Sudètes, après la Deuxième Guerre mondiale, et les horreurs de la guerre. Le président de la République a déclaré au quotidien tchèque, Pravo : « Cela m'a vraiment mis en colère et me révolte. Je considère ses déclarations comme irrecevables. Poser la question de savoir qui a sa place et qui ne l'a pas dans l'Union européenne ! Il (Stoiber) devrait se regardait dans une glace ». Dans la déclaration officielle du Bureau présidentiel, il est dit : « Je ne peux être d'accord avec la position adoptée par le Premier ministre tchèque qui, dans sa réaction de lundi, a tenté de bagatelliser les paroles de Stoiber et de calmer, d'une manière inadéquate?, l'opinion tchèque en affirmant que, dans l'Union européenne, les revendications des Allemands des Sudètes envers la République tchèque n'avaient aucune chance d'être entendues. Le contraire est la vérité, et il faut le dire avec le plus grand sérieux, mais sans hystérie ». Le président de la République a affirmé qu'il ne fallait pas prendre les paroles de Stoiber à la légère, car elles représentent, aussi, la réalité de l'Union européenne. Il faut y être préparé. Pour Vaclav Klaus, les Décrets Benes sont intouchables, mais il ne faut pas appliquer la politique du « oeil pour oeil, dent pour dent ». Pour cela, il se rendra, le 22 juin, à Munich, à une conférence internationale pour ce qui lui semble utile : discuter avec ces gens (les Allemands des Sudètes) de cette question (les Décrets Benes).

De son côté, le président du Parlement européen, Pat Cox, en visite à Prague, a déclaré qu'il n'était pas indispensable de s'occuper des décrets présidentiels tchécoslovaques.