La délégation tchèque menée par un Premier ministre en difficulté au sommet de Bruxelles

Constitution de l'UE, photo: CTK

C'est une véritable bataille qui s'est déclenchée, mercredi, entre le gouvernement et l'opposition, juste avant que les dirigeants tchèques ne s'envolent à Bruxelles pour essayer de boucler, avec leurs collègues européens, le projet de Constitution de l'UE.

Constitution de l'UE,  photo: CTK
Au coeur de la discorde, il y avait, justement, le mandat pour négocier de la Constitution au sommet de Bruxelles. Ce même mandat que le gouvernement avait pourtant déjà obtenu en octobre dernier. Le voilà remis en cause par la plus forte formation de l'opposition, le Parti civique démocrate (ODS), vainqueur des élections européennes en République tchèque. Son principal argument est la déconfiture électorale de la social-démocratie du Premier ministre Vladimir Spidla. Comme vous le savez de nos émissions, l'ODS a même critiqué le gouvernement en place dans un courrier adressé, deux jours avant le sommet, aux ambassades des pays de l'UE à Prague. Un débat orageux s'est donc engagé, mercredi, à la Chambre des députés, concernant la lettre en question, mais aussi la question d'influence de chaque Etat membre au sein de l'UE. Alors que le gouvernement tchèque milite pour la modification des droits de vote dans l'Union en faveur du système dit de la "double majorité", l'ODS y voit une trahison des intérêts nationaux tchèques. La majorité des députés a toutefois accordé aux dirigeants tchèques le mandat de négociations à Bruxelles, où nous avons notre envoyé spécial Alexis Rosenzweig :

"Pour la première fois depuis l'élargissement de l'UE, les dirigeants des 25 pays membres se retrouvent donc à Bruxelles pour un sommet à l'issue duquel ils espèrent parvenir à un accord sur la Constitution et trouver un successeur à Romano Prodi à la tête de la Commission.

Premier ministre Vladimir Spidla,  photo: CTK
Après la douche froide des élections européennes, boudées par plus d'un électeur européen sur deux en moyenne, et par plus de deux électeurs sur trois en Tchéquie, un accord sur le texte fondamental pourrait être l'occasion de remettre l'UE sur de bons rails. Juste avant l'ouverture du sommet, le Premier ministre tchèque Vladimir Spidla a expliqué qu'il souhaitait que le nouveau mode de prise de décision à la majorité qualifiée dans l'UE soit fondé sur un même pourcentage de pays et de nombre d'habitants, contrairement a ce qu'a proposé le Premier ministre irlandais mercredi soir.

D'autres désaccords subsistent et devront être surmontés d'ici la soirée de vendredi avec, entre autres, la sempiternelle querelle autour de la référence aux valeurs chrétiennes dans le Préambule de la Constitution, une référence à laquelle le chef de la diplomatie tchèque, Cyril Svoboda, s'est montré favorable mais à laquelle il s'est dit prêt à renoncer.

La République tchèque ainsi que les neuf autres nouveaux pays adhérents tentent de faire entendre leur voix lors de ce premier sommet. Mais il semble bien que les sujets importants, comme la succession de Romano Prodi notamment, fassent l'objet de marchandages entre « anciens », principalement entre la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne."

Auteurs: Alexis Rosenzweig , Magdalena Segertová
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