Fin du Cabinet Spidla : la vie politique tchèque dans une phase mouvementée
La fin du Cabinet Spidla marque un nouveau tournant dans la vie politique tchèque. De retour d'Istanbul, où il participait au sommet de l'OTAN, le président de la République, Vaclav Klaus, devrait nommer un nouveau Premier ministre dans les prochains jours.
Le Premier ministre Vladimir Spidla l'avait annoncé, il ne s'est pas retiré avant une dernière réunion avec ses ministres, qu'il souhaitait remercier pour l'ampleur de la tâche accomplie, selon ses propres termes. Après la lettre officielle de démission remise au Président Klaus ce jeudi matin, les discussions sérieuses ont commencé dans les coulisses de la scène politique pragoise, bien agitée ces derniers mois et secouée à la mi-juin par les résultats des premières élections européennes organisées dans le pays. Des élections pourtant marquées par une très forte abstention et qui ont permis à l'opposition parlementaire de se démarquer, conservateurs de l'ODS et communistes du KSCM en tête. Les trois partis de la coalition gouvernementale ont, quant à eux, subi une sévère défaite, ce qui ne constitue pas une exception à l'échelle européenne. L'élection des premiers eurodéputés tchèques a néanmoins pratiquement engendré la mort politique d'un de ces trois partis, le plus petit d'entre eux, l'Union de la Liberté (US-DEU). Ce parti libéral avait permis à Vladimir Spidla de former son gouvernement sans avoir recours à un pacte avec l'opposition, au lendemain de sa victoire surprise aux législatives de 2002. Après la démission de son président la semaine dernière, l'Union de la Liberté, victime de son score exécrable aux européennes, vient également de voire son groupe parlementaire voler en éclats après le départ de deux de ses députés. Pavel Nemec, fraîchement élu dimanche dernier à la tête d'un parti à la dérive, doit s'employer de toute urgence à faire en sorte de conserver au minimum dix députés, seuil au-dessous duquel un parti ne peut constituer un groupe au Parlement. "Je passerai une petite annonce dans le journal", plaisante Pavel Nemec, qui a cependant du mal à cacher son embarras. Le jeune Stanislav Gross, qui devrait selon toute vraisemblance prendre les rênes du prochain gouvernement, a quant à lui affirmé qu'il espérait maintenir la coalition qu'avait réussi à former Vladimir Spidla en 2002. Ce dernier n'avait pas eu la tâche aisée non plus. Sa coalition ne reposait en effet que sur la plus courte des majorités, avec 101 députés sur les 200 que compte la Chambre basse. Une Chambre basse dont le Premier ministre démissionnaire pourrait peut-être devenir le prochain président, selon le quotidien Pravo.