Les Tchèques détenteurs du record du temps de travail dans l'OCDE
Une étude récente de l'OCDE, Organisation de coopération et de développement économiques, a fait le compte du nombre d'heures passées au travail dans l'ensemble de ses pays membres. La République Tchèque arrive en tête, loin devant la France. Plus d'explications avec Anne Lise Rodier.
Les travailleurs tchèques devancent ainsi les Polonais et les Slovaques, dont la durée moyenne de travail annuelle s'élève respectivement à 1956 et 1814 heures, mais aussi les Américains. Ils se placent également devant les Japonais, pourtant réputés pour leur assiduité. En queue de peloton, on trouve entre autres les Français, les Allemands, les Norvégiens et les Hollandais.
Avec en moyenne 43 heures hebdomadaires travaillées, les Tchèques dépassent largement le seuil légal fixé à 40 heures. Comme l'explique à nos confrères de Lidové Noviny (édition du 21 juillet) Jana Kapsorová, de la confédération tchéco-morave des syndicats, les Tchèques réalisent souvent des heures supplémentaires.
Les raisons de cette situation? La méconnaissance des dispositions légales régissant le temps de travail, parfois, ainsi que la crainte du chômage. La République tchèque n'est cependant pas le seul pays où les travailleurs acceptent un allongement de leur durée de travail par peur de perdre leur emploi. Ainsi, les employés de l'entreprise allemande Siemens ont récemment dû se résigner à passer de 35 à 40 heures hebdomadaires, à salaire égal, pour éviter une délocalisation en Hongrie. De même, la firme Bosch a imposé à ses travailleurs français de Vénissieux une heure de travail hebdomadaire supplémentaire, sans augmentation salariale, sous peine de quitter le site français pour la République tchèque. En comparaison avec les années précédentes, la situation des Tchèques s'est améliorée. Depuis 1999, le nombre d'heures travaillées annuellement a baissé de 116. De même, le nombre d'heures passées au travail a été moindre que l'an dernier pour la majorité des travailleurs des pays membres de l'OCDE.