Quelle place pour les femmes dans la vie politique tchèque?
Après cinq semaines de négociations, la République tchèque a donc un nouveau gouvernement, que le président de la République a officiellement nommé mercredi dernier. Outre Milada Emmerova, dont je viens de vous parler à l'instant, au ministère de la Santé, seule Petra Buzkova, qui reste ministre de l'Education, représente la gent féminine dans le cabinet de Stanislav Gross, malgré les promesses de ce dernier de donner davantage de responsabilités aux femmes. Pourquoi si peu de place leur est réservée dans la sphère politique tchèque ?
Stanislav Gross n'a pas réussi à inverser la tendance cette fois-ci. Eva Novakova, membre de son parti et député à la Chambre basse, voit dans ce nouveau cabinet un simple reflet de la société tchèque en général. "C'est une tradition ici qui est telle que même certaines femmes aiment que les patrons soient des hommes. C'est dans la tradition, je ne pense pas que ce soit la faute du nouveau Premier ministre", déclare la députée du CSSD, Eva Novakova.
Un sondage publié cette semaine laissait entendre que deux tiers des Tchèques aimeraient voir davantage de femmes obtenir d'importantes responsabilités politiques. Malgré les inconvénients qu'il comporte, Eva Novakova est favorable à un système de quotas, comme en France, pour assurer la parité. L'analyste Vladimira Dvorakova, y est, elle, fermement opposée. Selon elle, "il ne faut pas nommer des femmes à des postes importants uniquement parce que ce sont des femmes". Elle affirme que "c'est aux femmes de s'engager par elles-mêmes en politique, et d'occuper ensuite des fonctions clés".Quoiqu'il en soit, les Tchèques ne sont pas prêts de voir une femme ministre de la Défense ou à la tête de la Diplomatie, encore moins une femme Premier ministre, et le chemin risque d'être encore long.