Les femmes tchèques célibataires peuvent accoucher sous X à partir du 1er septembre
L'amendement à la loi sur la santé des personnes, prévoyant la possibilité d'accoucher dans l'anonymat, vient d'entrer en vigueur ce mercredi. Une mesure qui vise à lutter contre les accouchements clandestins et les avortements, et qui ne fait pas l'unanimité.
Cette occultation de données sur l'enfant, ses parents et les conditions médicales dans lesquelles il est né, suscite toutefois plusieurs craintes et critiques. Pour Frantisek Schneiberg, de l'organisation Enfance et Société, ce manque d'information sur la provenance de l'enfant pourrait dissuader les parents de procéder à l'adoption. Les lignes de l'acte de naissance de l'enfant né dans l'anonymat, où figurent habituellement le nom du père et de la mère, resteront, en effet, vides, ce qui pose aussi le problème de la perte d'identité de l'enfant.
Du côté des médecins, on craint que cela puisse nuire à la santé de la mère qui, en cas de problèmes ultérieurs, ne pourra révéler la totalité de son dossier médical, comme l'explique Jaroslav Zivny de la clinique pragoise U Apolinare.
« Dans le cas ou la patiente ne parlerait pas de son anamnèse, le médecin aura du mal à établir un diagnostic, où établira un diagnostic erroné et prescrira un traitement inadapté pouvant entraîner des problèmes graves chez la patiente voire même sa mort. »La nouvelle loi s'applique uniquement aux femmes célibataires, et exclue les femmes mariées et de nationalité étrangère. Cette 2ème disposition vise à éviter qu'un tourisme se développe autour de ces accouchements sous X. Quant aux femmes mariées, en raison du droit qu'a le père sur l'enfant, elles ne peuvent être concernées par cette loi. Même si certaines associations prétendent que des femmes mariées souhaitent aussi, souvent, cacher leur grossesse issue d'une infidélité. La loi pourrait sauver la vie d'une vingtaine de nouveaux nés par an, selon l'avis de spécialistes.