Hommage aux victimes de Beslan
Plus d'une centaine d'enfants d'écoles primaires pragoises se sont réunis, mercredi avant midi, sur la place de la Paix, à un rassemblement à la mémoire des victimes de l'acte terroriste commis le 1er septembre contre l'école de Beslan, en Ossétie du Nord. Reportage Jaroslava Gissubelova:
Voici les paroles de Martina Vondrova, institutrice de l'école primaire de Prague 2, Londynska. Mère de trois enfants, enseignante et femme qui s'engage activement dans la défense des droits de l'homme, Martina Vondrova a pris l'initiative d'organiser ce rassemblement, à l'origine duquel, il y avait un appel des parents d'élèves de son école.
"Il est très difficile d'expliquer aux enfants qu'un pareil acte peut vraiment se passer. Mais, en tant que parent et enseignante, j'ai l'obligation de leur expliquer ce qu'est le terrorisme, que c'est, hélas, une partie de notre vie. Je leur explique que la tragédie de Beslan n'est pas un problème qui est éloigné, à des milliers de kilomètres, que ce n'est pas un problème d'une culture différente, mais que c'est notre problème. La tragédie de Beslan a transgressé tous les tabous, dépassé la dimension humaine. Pour que je puisse vivre, tranquille, et pour que les enfants que j'enseigne aient la possibilité de donner un sens à ce sacrifice, en prenant conscience de ce que c'est que le terrorisme, voilà la raison pour laquelle nous nous sommes réunis ici."
Le rassemblement d'enfants des écoles primaires de Prague 2 a continué par la lecture d'une pétition qui, traduite en russe, sera envoyée aux autorités de Beslan. En signe de leur solidarité avec les victimes et les survivants de la tragédie, les enfants ont ensuite créé une chaîne vivante et observé une minute de silence. J'ai demandé à l'un d'entre eux, Tomas Belohrad, quelle est son interrogation principale sur la tragédie de Beslan:"Je me demande pourquoi ils ont tué les enfants, pourquoi ils ont choisi les enfants qui ne pouvaient rien faire pour se défendre, qui étaient venus à l'école, tranquilles et heureux de retrouver, après les vacances, leurs camarades et leurs enseignants... et tout d'un coup, ils les tuent, tout simplement, c'est ce qui me fascine et c'est ce qui me fait mal. Je pense à la situation qu'un acte pareil se produise chez nous, qu'en allant à l'école, on serait tué par une bombe que quelqu'un jette contre nous..."