Le quartier de Mala Strana risque de se transformer en ghetto de fonctionnaires
Un total 18 splendides palais historiques, au pied du château de Prague, sont occupés par les bureaux du parlement tchèque et un autre s'y ajoutera, bientôt. Les conservateurs sonnent l'alarme: cette belle partie de Prague risque de se transformer en ghetto de fonctionnaires, séparé de la ville et fermé au public.
Sous la Première république, le Parlement était beaucoup plus modeste: il n'avait que deux sièges. Si cette comparaison laisse tranquilles les députés, les conservateurs s'inquiètent : l'activité des organes suprêmes marque d'une façon très néfaste cette partie de Mala Strana. "Pour que la ville puisse vivre, il faut que toutes les fonctions urbanistiques soient maintenues, premièrement l'habitation et les achats," dit Ondrej Sefcu, de l'Institut national du patrimoine.
Les conservateurs se plaignent surtout que l'occupation de nouveaux et nouveaux palais transforme le noyau historique de Prague en ghetto de fonctionnaires. Les palais, qui sont des monuments de prestige, ne peuvent pas être visités par les touristes. Les députés s'enferment de plus en plus dans leurs murs. Ils se défendent, effectivement, contre le public. Un exemple: le café Démocratie, restauré avec l'argent des contribuables, dans la cour du palais Smiricky, et destiné au large public. Aujourd'hui, il est fermé. L'explication est la suivante - les raisons de sécurité. Il en est de même pour des boutiques qui bordaient autrefois la rue animée, Tomaska, longeant les sièges du parlement. Les urbanistes sont d'accord que cette évolution est très malsaine pour le centre historique de Prague. Le soir, quand les fonctionnaires terminent leur travail, il devient un endroit sombre et désert, n'invitant même pas à la promenade...