Tentative présumée de corruption au Parlement: la police réagit aux accusations du procureur

Le président de la police Jiri Kolar, photo: CTK

Dans l'affaire de tentative présumée de corruption au Parlement, les reproches adressés, mardi, par le procureur de la République à la police n'ont pas manqué de provoquer de vives réactions. Dans un long communiqué de presse, Zlatuse Andelova estimait, en effet, que les méthodes employées par la brigade criminelle lors de l'enquête étaient illégales. Les principaux représentants judiciaires du pays, avec en premier lieu le président de la police, Jiri Kolar, ne sont pas restés insensibles à ses propos, tandis que les investigations, elles, se poursuivaient.

Le président de la police Jiri Kolar,  photo: CTK
« Je constate que si des infractions à la loi ont été commises par la police, elles l'ont été seulement sous le contrôle du procureur, parce que celui-ci participe également aux opérations. Mais je répète bien le « si », car je ne me rallie d'aucune manière que ce soit à l'opinion selon laquelle des infractions auraient été commises. »

C'est sur un ton ferme, excluant toute interprétation ambiguë, que le président de la police a répondu aux accusations formulées publiquement par le procureur de la République, Zlatuse Andelova. Convaincus de la légitimité de leur enquête, ses hommes ont d'ailleurs poursuivi, ce mercredi, l'interrogatoire d'un des témoins de l'affaire, et ce alors même que le magistrat avait, la veille, recommandé au tribunal d'interrompre les poursuites menées à l'encontre de Marek Dalik et Jan Vecerek. Les deux protagonistes de l'un des plus importants scandales de corruption de ces dernières années, membres du Parti civique démocrate (ODS), principale formation d'opposition, sont soupçonnés d'avoir voulu acheter un député de la coalition gouvernementale lors du vote de confiance à celle-ci à la Chambre des députés, en août dernier.

Toujours à l'occasion d'une conférence de presse exceptionnelle convoquée par lui-même, Jiri Kolar a réfuté l'hypothèse qui voudrait que la police agisse sur une commande en provenance des hautes sphères gouvernementales, ne voyant dès lors pas de raison de démissionner, comme le réclament à haute voix les dirigeants de l'ODS. D'une voix quelque peu résignée et désabusée, il a enfin déclaré qui si l'enquête était bel et bien interrompue, lundi, sur décision du tribunal, ce serait alors, selon lui, un signal pour que la police retire son nez des affaires de corruption.