"L'affaire Koristka" : le mauvais feuilleton politique de l'automne
Deux mois après le début d'une affaire qui continue de faire des remous à tous les niveaux de la sphère politique tchèque, le député Zdenek Koristka aurait enfin révélé à la police le nom de la personne qui, selon lui, a tenté de le corrompre.
Dernier rebondissement en date dans une affaire que nous avons déjà évoquée à plusieurs reprises : le député libéral (US-DEU) Zdenek Koristka a déclaré ce dimanche qu'il avait donné à la police le nom de celui qui lui avait promis quelques « récompenses » en échange de son vote à la Chambre basse.
Zdenek Koristka affirme qu'il s'est vu proposer 10 millions de couronnes (300 000 euros) et le poste d'ambassadeur à Sofia s'il ne soutenait pas le nouveau gouvernement Gross lors d'un vote crucial l'été dernier.
Deux proches collaborateurs de Miroslav Topolanek, président de l'ODS (principale formation de l'opposition), mis en cause par le député, ont déjà été placés en garde à vue avant d'être relâchés, faute de preuves.
Mais l'affaire ne s'arrête pas là, et elle risque d'avoir de lourdes conséquences. Le président de la police, Jiri Kolar, a bien failli devenir la première victime directe de ce scandale. En effet, les méthodes d'investigation de ses services ont été sévèrement critiquées, d'abord par la procureur en charge du dossier, puis par le président de la République lui-même. Vaclav Klaus a réclamé sa tête auprès du ministre de l'Intérieur, estimant que les écoutes téléphoniques et les violations du secret bancaire dont a été victime son successeur à la présidence de l'ODS n'avaient aucun caractère légal. Le Premier ministre, Stanislav Gross, a toutefois confirmé le chef de la police dans ses fonctions, lors d'un débat télévisé avec Miroslav Topolanek, qui se défend becs et ongles d'être impliqué dans cette affaire. Zdenek Koristka, même s'il n'a pas révélé publiquement le nom de cette personne, a quant à lui confirmé que son interlocuteur « chargé de cadeaux » avait bien indiqué agir pour le compte de l'ODS.
L'enquête va donc se poursuivre, avec tous les moyens possibles. Aussi regrettable que cela soit pour l'image de la politique tchèque, beaucoup ont pourtant déjà été utilisés : écoutes téléphoniques, violation du secret bancaire et... détecteur de mensonges. Sans succès, jusqu'à présent...