Affaire des écoutes téléphoniques : le président de la République et le Premier ministre ne s'entendent pas

Le Premier ministre Stanislav Gross avec le président Vaclav Klaus, photo: CTK

Le président de la République a reçu, mardi, au Château de Prague, le Premier ministre. La raison de leur entrevue était le nombre d'écoutes téléphoniques légales pratiquées par la police. Au bout d'une heure de discussions peu fertiles en conclusions concrètes, Vaclav Klaus a chargé Stanislav Gross de préparer, pour la fin de l'année, une analyse décortiquant l'ampleur du problème.

Le Premier ministre Stanislav Gross avec le président Vaclav Klaus,  photo: CTK
Si le chef du gouvernement, ancien ministre de l'Intérieur, estime que la situation « n'est pas aussi dramatique qu'elle peut en avoir l'air en ce moment » et qu'elle ne constitue un danger ni pour la liberté individuelle des citoyens, ni pour les principes élémentaires de démocratie, le chef de l'Etat est, lui, d'un tout autre avis. « Si les chiffres avancés dans les médias sont exacts et montrent que le nombre d'écoutes téléphoniques est d'une manière dramatique plus important ici qu'ailleurs dans le monde, alors il s'agit d'un problème nécessitant une profonde et sérieuse réflexion », a-t-il ainsi affirmé.

La déclaration, en fin de semaine dernière, du président de la police, Jiri Kolar, selon laquelle « un citoyen n'ayant rien à se reprocher n'avait pas à redouter d'écoutes téléphoniques » est à l'origine de l'invitation faite par Vaclav Klaus à Stanislav Gross de venir s'expliquer avec lui personnellement. Jiri Kolar réagissait alors aux propos du chef du Parti civique démocrate et première force de l'opposition, Mirek Topolanek, qui s'offusquait des écoutes menées à ses dépens, et ce alors même que deux de ses proches collaborateurs étaient impliqués dans l'affaire de tentative présumée de corruption de Zdenek Koristka, député de la coalition gouvernementale.

Même si le président de la République et le Premier ministre n'ont donc pu que constater leurs divergences de vue, ils se sont toutefois entendus sur le fait qu'il était nécessaire de garder la tête froide pour analyser une situation très tendue, analyse qui devrait permettre de « renforcer la confiance des citoyens dans le travail de la police » selon Vaclav Klaus, et « d'apaiser l'atmosphère », selon Stanislav Gross.