Les résultats du référendum biélorusse n'ont pas convaincu, en Tchéquie
Une grande attention est vouée, en Tchéquie, aux élections et au référendum qui se sont déroulés en Biélorussie et devant permettre à Alexandre Lukachenko de prolonger son mandat présidentiel. Alena Gebertova.
« Nous sommes venus ici pour manifester notre solidarité avec les forces démocratiques en Biélorussie et pour protester contre la tentative de Lukaschenko de modifier la Constitution », a dit Auhien Sidoryk de l'Union des Biélorusses vivant à l'étranger, organisateur de la manifestation qui s'est tenue, dimanche, devant l'ambassade de la Biélorussie à Prague et qui a réuni quelques dizaines de personnes... Au même moment, une équipe de la Télévision tchèque, sur place à Minsk, s'est vue empêcher de réaliser le reportage sur un candidat de l'opposition, rayé de la liste des candidats aux élections.
La presse tchèque de ce lundi consacre beaucoup de place aux dernières évolutions en Biélorussie. « Le référendum biélorusse a confirmé la continuation de la dictature », « Les élections ont été manipulées » ou encore « Lukachenko a fondé un skanzen communiste », voilà quelques-uns des titres qui y sont apparus. Hospodarske noviny s'interroge sur les futures chances de l'opposition biélorusse. Alexand Fadejev de la section des affaires biélorusses de l'Institut d'études slaves est sceptique : « Elles sont presque nulles. Le problème c'est que l'opposition biélorusse n'est pas unie. Il existe en son sein des courants d'idées très divers. Il est honteux qu'elle n'ait pas su se concerter pour affronter le dictateur Lukachenko. C'est toujours lui qui attaque », dit-il.Depuis bien longtemps, la situation difficile de l'opposition biélorusse préoccupe certains milieux intellectuels et politiques tchèques. Un soutien lui est exprimé régulièrement, par exemple, par Vaclav Havel, on rappellera également qu'une pétition avait été lancée à l'initiative de députés et sénateurs tchèques en faveur du respect des libertés en Biélorussie. Et l'on rappellera les paroles que l'évêque Vaclav Maly, ex-dissident, a prononcées, il y plus d'un an, lors de son retour de Minsk : « L'opposition en Biélorussie est fatiguée. J'exprime mon profond respect aux gens qui sont toujours prêts, malgré tout, à défendre les droits de l'homme. »