Fête nationale : le président Klaus a invité les Tchèques à assumer leur passé
En souvenir de la fondation de l'Etat tchécoslovaque indépendant, en 1918, le 28 octobre est célébré comme jour de fête nationale en République tchèque. L'occasion pour le président de la République de remettre des distinctions honorifiques à diverses personnalités, mais aussi de s'adresser à son peuple. Une tradition que n'a pas manqué de respecter Vaclav Klaus lors de ce 86e anniversaire :
Au-delà du rappel du sens profond que représente la date du 28 octobre pour le pays, le président de la République a appelé ses concitoyens à assumer leur propre passé. « Si nous n'en sommes pas capables, nous ne pouvons assumer ni notre présent, ni notre avenir, ni même nous-mêmes. Notre névrose actuelle subsistera », a martelé dans la diction qui lui est propre Vaclav Klaus. Devant l'assemblée réunie au Château de Prague, le chef de l'Etat a rappelé que la compréhension du passé totalitaire du pays était indispensable à la marche en avant du pays. Sans vouloir oublier toutes les injustices commises sous le régime communiste et excuser ce qui est et restera « inexcusable », il a toutefois invité les Tchèques à ne pas se comporter en héros et à ne pas faire preuve « d'absolutisme et de fondamentalisme ». « Arrêtons de faire comme si nous devions être marqués d'un signe noir pour le restant de nos vies à cause de nos opinions ou prises de position. Ce n'est pas crédible », a souligné le chef de l'Etat.
Pour concrétiser son discours, le président de la République a décoré de l'Ordre Tomas Garrigue Masaryk, premier président tchécoslovaque considéré par les Tchèques comme le père de la nation, Otakar Vinklar et le général Tomas Sedlacek, deux résistants au régime communiste persécutés, ou encore Arnost Kubik, qui a passé onze ans en prison après le coup d'Etat de 1948 et la prise du pouvoir par le Parti.Au total, pas moins de vingt et une personnalités ont été décorées. Le parachutiste Rudolf Severin Krzak et le pilote d'avion Frantisek Fajtl ont reçu la plus haute distinction, l'Ordre du Lion blanc, pour leurs mérites pendant la Deuxième Guerre mondiale. Enfin, quinze autres personnalités, parmi lesquelles artistes, pédagogues, scientifiques et le champion olympique du décathlon à Athènes Roman Sebrle, ont reçu la Médaille du Mérite.