La corruption en Tchéquie
La dernière enquête de l'organisation Transparency International démontre une ampleur inquiétante de la corruption et du clientélisme en République tchèque.
L'enquête a été réalisée dans 64 pays et quelque 50 000 personnes y ont pris part. Près de 10 % d'entre elles ont avoué avoir touché ou versé un pot-de-vin. Selon l'enquête, la situation en République tchèque serait encore pire. La Tchéquie figure, avec la Roumanie, la Russie et l'Albanie, dans le groupe des pays où la corruption a touché entre 20 et 30 % de la population. On peut donc dire qu'au cours de l'année dernière, un Tchèque sur cinq a fait une expérience personnelle de la corruption. Ajoutons à titre de comparaison que dans les pays d'Europe occidentale, aux Etats-Unis, mais aussi au Singapour et à Taiwan, le pourcentage de ces personnes se situe au-dessous de 5 %.
Selon la directrice de la succursale tchèque de Transparency International, Adriana Krnacova, citée par le journal Lidove noviny, ce sont les partis politiques qui sont considérés par l'opinion tchèque comme les plus corrompus(3,9 %). Suivent la police (3,8 %), le Parlement (3,5 %) et la justice (3,5 %). En cela la situation en Tchéquie ne diffère cependant pas beaucoup de celle dans l'ensemble des pays ayant participé à l'enquête.
D'après Adriana Krnacova, ces résultats reflètent l'incapacité du gouvernement tchèque à sévir efficacement contre la corruption, et notamment contre le lobbying, les pressions sur les députés ou contre le manque de transparence lors de l'attribution des commandes publiques. C'est pourquoi Transparency International a préparé un projet de loi sur les conflits d'intérêts qui devrait éliminer ce genre de phénomènes. Le projet n'est pas encore approuvé, mais, selon le porte-parole du ministère de la Justice, Petr Dimun, il doit être soumis au gouvernement avant la fin de cette année.