Les Tchèques moins eurosceptiques que leur Président?

Photo : Commission européenne

La décision sur la modalité de ratification de la Constitution européenne, en République tchèque, n'est pas encore tombée. Cela dit, le lancement d'une consultation populaire s'annonce comme l'alternative la plus probable. Selon les résultats de la dernière enquête d'Eurobaromètre, la majorité des Tchèques seraient prêts à soutenir la Constitution... Plus d'informations par Alena Gebertova.

Photo : Commission européenne
« La Constitution européenne ne profiterait qu'aux grands pays, point à la République tchèque ». La phrase de l'eurodéputé Jan Zahradil, de l'ODS, principal parti de droite, actuellement en opposition, exprime parfaitement l'attitude négative du parti qui aspire à gagner les prochaines élections législatives dans le pays, en 2006. Plus encore, l'ODS, Parti civique démocrate, compte lancer, avant l'éventuel référendum, une campagne contre l'adoption de la Constitution. Le discours de ce parti va de paire avec celui du Président de la république, Vaclav Klaus, son euroscepticisme étant de notoriété.

Les Tchèques, quant à eux, semblent être beaucoup plus favorables à la Constitution européenne que l'ODS, en dépit du fait qu'il s'agisse du parti qui compte, à présent, le plus de sympathisants. Selon les résultats de l'enquête d'Eurobaromètre, qui viennent d'être rendus publiques, 63% des Tchèques seraient prêts à la soutenir, 18% étant contre, le reste demeurant indécis. « C'est fantastique, on ne s'attendait pas à un tel résultat», se réjouit Pavel Svoboda, chef de la commission d'intégration de la Chambre des députés. De quoi satisfaire, aussi, le chef de la diplomatie tchèque, Cyril Svoboda, qui espère que le bon sens des Tchèques finira par l'emporter.

En ce qui concerne le gouvernement tchèque, il s'apprête à lancer une campagne en faveur de l'adoption de la Constitution européenne. Elle serait basée sur un avertissement : le refus de celle-ci entraînerait la marginalisation de la République tchèque. Les Tchèques y vont-ils prêter oreille ou bien se laisseront-ils séduire par les trompettes eurosceptiques de leur Président, dont la cote de popularité est d'ailleurs très élevée ? La réponse n'est pas pour demain, car la République tchèque sera l'un des derniers pays de l'Union à exprimer un oui ou un non.