La coalition gouvernementale entre en période d'hibernation
Le gouvernement tchèque a présenté ce lundi ses « priorités » pour les mois à venir. Stanislav Gross, Premier ministre à la tête d'une coalition qui ne dispose que d'une majorité fragile à la Chambre basse, ne paraît pas en mesure d'entreprendre les réformes attendues.
Alors de quelles priorités ont parlé les chefs des partis au pouvoir en ce début de semaine ? De l'accélération des procédures judiciaires, d'un « potentiel accord », entre eux, sur la réforme des retraites, et de la ratification de la Constitution européenne. Des thèmes importants, soit, mais les réformes prônées par l'UE et d'autres institutions internationales comme la Banque mondiale vont être freinées des quatre fers.
La réforme de la Santé publique, la lutte contre le chômage, les changements dans l'environnement juridico-légal des entreprises, et même la réforme des retraites, qui fait toujours l'objet d'un profond désaccord entre le parti social-démocrate et ses partenaires : autant de priorités pour la République tchèque que le gouvernement n'ose se fixer à un an et demi des prochaines élections législatives.
Il faut souligner cependant que d'autres pays de la région en sont réduits au même point, les gouvernements polonais et hongrois ayant changé, comme à Prague, pendant l'été dernier. « La Pologne, la Tchéquie et la Hongrie ont pris des vacances non seulement dans le domaine des réformes structurelles, mais aussi dans celui des finances publiques », déclarait dernièrement l'un des responsables de la BERD. Mais Prague est en retard sur Varsovie et Budapest, qui ont déjà réformé leur système de retraites.
« Le gouvernement se prépare à hiberner » titrait ce mardi le quotidien économique Hospodarske Noviny, qui vise juste en indiquant que la coalition n'entamera pas des réformes qu'elle ne pourra poursuivre. La social-démocratie tchèque a bien du mal à sortir de la crise profonde qu'elle traverse depuis trop longtemps. Aucun bookmaker tchèque ne miserait aujourd'hui une couronne sur son maintien au pouvoir. Ses alliés, dont le parti chrétien-démocrate, prennent de plus en plus leur distance. A croire qu'il se prépare déjà à choisir un nouveau partenaire... Et tous les yeux sont rivés sur le Parti civique démocrate (ODS) et son président, Mirek Topolanek, vainqueur des trois dernières consultations et qui, sans beaucoup d'efforts, bénéficient d'une impressionante cote de popularité.