La diplomatie tchèque s'est imposée à Bruxelles
L'Union européenne a décidé de changer sa politique à l'égard du régime dictatorial qui règne à Cuba. Reprise des relations avec les milieux officiels, certes, mais aussi, maintien des rapports avec les milieux de la dissidence. La diplomatie tchèque a joué un rôle important dans cette décision.
En 2003, le régime dictatorial cubain était intervenu brutalement contre l'opposition. Des dizaines de dissidents avaient été emprisonnés. L'opinion mondiale s'était mobilisée et l'Union européenne avait pris des sanctions diplomatiques contre Cuba. Aujourd'hui, la situation a légérement changé, le régime castriste a libéré des dissidents, dont le très connu poète et journaliste, Raul Rivero. Pour cela, l'Union européenne, surtout sous la pression de l'Espagne, qui y voit certains intérêts économiques, a décidé d'alléger les sanctions et de renouveler ses relations diplomatiques avec Cuba. Certaines voix se sont immédiatement élevées contre un tel changement, dont celle de la République tchèque. A Bruxelles, la discussion a été des plus âpres. La diplomatie tchèque, soutenue par celles de la Pologne, des Pays-Bas et de la Slovaquie, a réussi à imposer un compromis : les sanctions prises contre Cuba par l'Union européenne, en juin 2003, sont abolies pour une période de six mois, donc jusqu'au mois de juin 2005. Si le régime cubain fait preuve de sa volonté de respecter la démocratie, les sanctions ne seront pas renouvelées. Cela veut donc dire que les pays membres de l'Union européenne, non seulement reprendront le dialogue avec le gouvernement cubain, mais continueront dans leurs relations avec les milieux dissidents. La diplomatie tchèque a été vigoureuse : les dissidents seront invités aux réceptions des ambassades des pays de l'Union européenne à Cuba, des réunions régulières seront organisées avec les milieux de l'opposition cubaine. C'est de cette manière que le ministre des Affaires étrangères tchèques, Cyril Svoboda, se représente l'avenir des relations entre l'Union européenne et Cuba :
« Nous n'allons pas nous laisser imposer des règles dans les invitations que nous faisons, et j'insiste, que nous continuerons à faire aux représentants de l'opposition démocratique cubaine, à venir à notre ambassade, à Cuba ».