Vaclav Pilat

Vaclav Pilat
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Il y a deux semaines, j'ai diffusé une émission sur la vie de Jan Stork, de son nom de guerre, Jean Lousteau. J'en resterai encore aux pilotes qui ont combattu au service de l'armée de l'air en France, pendant la Grande Guerre : Sylvestr Sebesta, Vaclav Kahovec, Jan Hofman, Bedrich Stary et autres. Vaclav Pilat, né le 14 mars 1889, à Ploskovice, en Bohême du nord, faisait partie de l'équipe. Pour ses mérites il a été décoré, entre autres, de la médaille militaire et de la croix de guerre avec deux palmes et deux étoiles.

Vaclav Pilat était ingénieur de formation. A l'éclatement de la Grande Guerre, il est officier de réserve de l'armée de l'Empire d'Autriche-Hongrie. Pourtant sans hésiter, il s'engage comme volontaire dans la légion étrangère en août 1914, à Paris, et suit une instruction militaire à Bayonne. Il est promu au grade de caporal et part au front en Champagne, membre de la compagnie d'infanterie NAZDAR, formée en France uniquement de volontaires tchèques. Vaclav Pilat est grièvement blessé à la bataille des Marquises. Pendant près de six mois le caporal est soigné à l'hôpital de Toulouse et ensuite, il reste en convalescence à Lyon. C'est là qu'il rencontre le sous-lieutenant Milan Rastislav Stefanik qui pense former une escadrille exclusivement slave et cherche de futurs pilotes volontaires. Vaclav Pilat réagit au défi et s'engage dans l'armée de l'air française en décembre 1915. Après avoir obtenu son diplôme de pilote à l'Ecole d'aviation de Pau, il suit une instruction à Chateauroux sur les engins Caudrons.

En juillet 1916, il est envoyé à Verdun comme pilote de l'avion d'observation Caudron G.IV, auprès de l'escadrille C 104. Dix mois plus tard, l'escadrille devient la SOP 104 et ses fonctions s'accumulent. L'objectif ne consiste plus à effectuer des vols de reconnaissance et des vols à photographier le terrain, mais également à neutraliser les ballons ennemis d'observation. En décembre 1917, Vaclav Pilat, qui est alors adjudant, est affecté à l'escadrille de chasse SPA 124 - Jeanne d'Arc. L'escadrille était évidemment composée de pilotes français, de trois Portugais, d'un Japonais, d'un Italien, d'un Marocain, d'un Tchèque et d'un Russe. Jeanne d'Arc a combattu sous les ordres du lieutenant André d'Humeries, plus tard du lieutenant Henri Bergé, dans l'espace aérien de la Marne et de Reims. L'escadrille était équipée d'engins SPAD VII, plus tard remplacés par les SPAD XIII, beaucoup plus sophistiqués.

L'adjudant Vaclav Pilat était considéré comme un très bon pilote de chasse. Apparemment, il aurait abattu un ballon d'observation et un avion ennemi de chasse. Au cours de l'action, il est blessé à la jambe droite. Après un bref séjour à l'hôpital, il passe encore quelque temps au centre d'instruction de Chartres et rejoint l'escadrille SPA 124 - Jeanne d'Arc, en août 1918. En septembre, l'adjudant participe à la grande bataille aérienne. Il s'en sort sain et sauf. Vaclav Pilat termine la guerre au grade de lieutenant.

Tout comme Jan Stork, il est démobilisé en 1918. Le lieutenant résidera encore quelques années en France. Il revient en Tchécoslovaquie probablement en 1924. Le pilote de chasse Vaclav Pilat est décédé dans une maison de retraite à l'âge de soixante-dix ans.

Il est intéressant de rappeler que près de sept mille Tchèques vivaient en France avant l'éclatement de la Grande Guerre : en majorité des artisans, des étudiants et des professions libre. La plupart habiatit Paris. La communauté tchèque était représentéepar l'association de gymnastique Sokol et l'assossiation ouvrière Rovnost (Egalité). Le froid dans les relations diplomatiques entre la France et l'Autriche-Hongrie initie les deux associations à organiser en juillet 1914 une manifestation contre la monarchie austro-hongroise. Des centaines de Tchèques réagissent le 22 août 1914 à un appel du Comité de la colonie et des volontaires tchèques, lancé aux compatriotes, et entrent dans l'armée française. Trois cent soldats feront partie de la Légion étrangère. La compagnie C1 et le Régiment de marche 2/1 de la Légion étrangère se forùent à Bayonne. Les memebres se saluent par le mot nazdar, ce qui veut dire salut. C'est une salutation courante entre les memebres de l'association Sokol. Suite à ce fait les officiers français ont appelé la compagnie de volontaires Tchèques Compagnie Nazdar.