La Tchéquie au bord de la crise gouvernementale

Le Premier ministre Stanislav Gross, photo: CTK
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L'affaire du financement de l'appartement du Premier ministre et des activités de son épouse conduit la Tchéquie au bord de la crise gouvernementale.

Le Premier ministre Stanislav Gross,  photo: CTK
On pourrait vraiment dire : « Quand le chat n'est pas là, les souris dansent ». C'est ce mardi, alors que le Premier ministre, Stanislav Gross, était en visite officielle en France, que le leader d'un des partis qui forment la coalition gouvernementale a choisi pour s'exprimer sur les doutes qui règnent quant aux biens du chef du gouvernement et de sa famille. Miroslav Kalousek, président des chrétiens-démocrates, a déclaré que l'affaire des biens du Premier ministre nuisait à la capacité d'action du gouvernement, à la crédibilité et la bonne renommée de la Tchéquie. Il a appelé à la réunion des chefs des partis de la coalition, ce jeudi, avant la réunion de tous les partis représentés au Parlement, en dehors des communistes. Selon certaines informations, les chrétiens-démocrates seraient pour la démission du Premier ministre, ce qui entraînerait la chute du gouvernement. Stanislav Gross a réagi depuis la France. Il refuse de démissionner et met en garde les chrétiens-démocrates. Le Premier ministre ne met pas en doute le droit à la question de confiance mais, d'après lui, elle n'est pas à l'ordre du jour, comme il l'explique au correspondant de la Radio tchèque à Paris :

« Je ne vois pas, en ce moment, la raison de poser la question de confiance à la Chambre des députés. Si quelqu'un veut poser cette question, il en a, naturellement, le droit, si quelqu'un ne veut pas rester dans ce gouvernement, je ne l'y force pas. Je suis certain que nous arriverons à gouverner sans les chrétiens-démocrates ».

En dehors de ses déclarations sur les retombées de l'affaire des biens du Premier ministre, le chef des chrétiens-démocrates, Miroslav Kalousek, a insisté sur le fait qu'il était contre des élections anticipées :

Le chef des chrétiens-démocrates Miroslav Kalousek,  photo: CTK
« Je pense qu'on connaît mon opinion sur les élections anticipées. C'est toujours la toute dernière solution, car il en existe beaucoup et tout dépend de la bonne volonté. Il faut que nous arrivions à nous mettre d'accord sur la solution qui sera la meilleure, non pas dans les intérêts de tel ou tel parti, mais dans l'intérêt de la République tchèque ».

De son côté, l'opposition de droite, représentée par le Parti civique démocrate, ne parle, certes, pas encore d'élections anticipées, mais de « raccourcir la durée du mandat des députés », comme le dit son président Mirek Topolanek. Il n'exclut pas, non plus, la question de confiance. Les communistes se sont bornés à déclarer qu'il était trop tard pour qu'ils puissent envisager de former un gouvernement avec les sociaux-démocrates, ou même les soutenir. Le Premier ministre Stanislav Gross a décidé de convier, individuellement, les leaders des deux autres partis de la coalition, donc chrétiens-démocrates et unionistes, pour examiner la situation.